Les avocats des accusés du 11-Septembre ont demandé que huit hauts responsables américains, dont Barack Obama et son prédécesseur George W. Bush, témoignent devant le tribunal, estimant que leurs propos «incendiaires» depuis 10 ans ont pu affecter l'équité du procès.

Dans un document rendu public jeudi sur le site internet des tribunaux militaires, les avocats de trois des cinq accusés appellent huit hauts responsables à faire une déposition lors des débats, une demande qu'a d'ores et déjà refusé l'accusation.

Ils estiment que «la diffusion de déclarations incendiaires de responsables politiques au cours des dix dernières années a créé une influence illégale» susceptible d'affecter l'équité du procès, selon ce document.

Les noms de Barack Obama, George W. Bush et Joe Biden figurent dans un recours qui vise à faire tomber les charges contre les accusés. «Un abandon des charges est le seul traitement» possible face à ces déclarations d'«influence illégale», peut-on lire dans ce document.

Mais l'accusation s'est déjà opposée à ces témoignages, a précisé dans un communiqué Walter Ruiz, l'avocat du Saoudien Moustapha al-Houssaoui.

Il déplore que, dans la justice militaire, par opposition à la justice de droit commun, les procureurs «contrôlent l'accès des témoins à Guantanamo et décident quels témoins fournir à la défense».

Me Ruiz a indiqué qu'il allait déposer un recours pour que le juge militaire «impose la déposition de huit témoins» lors d'une audience préliminaire prévue en juin ou par écrit.

«Au cours des 10 dernières années, à travers les administrations de deux présidents, ces accusés ont constamment été décrits comme des +voyous+, des +meurtriers+ et des +terroristes+ qui ont +planifié les attentats du 11-Septembre+», assurent les avocats.

«Le public peut aisément en conclure que ce système de tribunaux militaires d'exception n'existe que dans l'objectif d'imposer la peine de mort à ces accusés», ajoutent-ils.

Cinq hommes ont été formellement accusés, le 5 mai à Guantanamo, du meurtre de 2.976 personnes lors des attentats du 11 septembre 2001 et encourent la peine capitale.