Le président de la Commission de régulation nucléaire américaine a annoncé lundi sa démission, trois mois après avoir été désavoué lors d'un vote en faveur de la construction de nouveaux réacteurs.

Gregory Jaczko a affirmé qu'après «trois ans incroyablement productifs» à ce poste, il estimait qu'il était «temps de poursuivre ses efforts pour assurer la sécurité publique dans un autre lieu».

En février, il avait été le seul des cinq membres de cette commission à s'opposer à l'autorisation de construire deux réacteurs conçus par Toshiba et Westinghouse à la centrale de Vogtle, en Géorgie (Sud-Est).

Il estimait qu'il fallait, avant cela, demander à ces industriels de remédier aux failles constatées sur des réacteurs de même type à l'occasion de l'accident nucléaire de Fukushima (Japon) en mars 2011, et non pas les croire sur parole quand ils s'engageaient à le faire.

«Je ne peux pas soutenir l'idée de donner cette autorisation comme si Fukushima ne s'était jamais produit» et «de mon point de vue c'est ce que nous faisons», avait-il dit.

M. Jaczko aura été un franc-tireur au sein de son domaine, adoptant une ligne très dure sur la prévention des risques et le principe de précaution. Il doit rester en poste jusqu'à l'arrivée d'un successeur.

«Nous avons l'intention de nommer un nouveau président bientôt», a affirmé dans un communiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Clark Stevens, remerciant M. Jaczko pour «ses services rendus et ses efforts afin de mener à bien la mission de la Commission de régulation nucléaire».

Ce successeur devra être accepté par le Sénat avant d'entrer en fonctions.

La présidente de la commission environnementale du Sénat, la démocrate Barbara Boxer, a indiqué attendre «un successeur qui ait le même niveau de préoccupation» pour la sécurité et l'environnement que le président démissionnaire.

Le représentant démocrate Ed Markey, opposant au nucléaire, a estimé que M. Jaczko avait mené «un combat sisyphéen contre certains des adversaires les plus irréductibles au sein de l'industrie nucléaire contre des règles de sécurité fortes et durables».

Le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, s'est au contraire félicité de son départ, rapportant des accusations sur son «comportement troublant».

«La seule surprise quant à sa démission est le fait que le gouvernement soit resté silencieux pendant plus d'un an après la publication d'allégations sur son comportement offensant», a-t-il dit, rappelant que certains collègues l'avaient accusé d'avoir «harcelé des subalternes et intimidé des salariées».

M. Jaczko a toujours nié ces allégations.