Le président américain Barack Obama accueille dimanche dans sa ville de Chicago le sommet de l'OTAN, dont l'ambition est de dégager une stratégie claire de sortie du conflit afghan après plus d'une décennie de guerre. Des militants pacifistes et des membres du mouvement Occupy profitent de cet événement pour manifester.

Dans la foulée du sommet du G8 à Camp David, M. Obama, qui est en pleine campagne pour sa réélection en novembre, devait être entouré par une cinquantaine de dirigeants du monde entier, faisant de ce sommet «le plus important» depuis la création de l'OTAN il y a plus de 60 ans, selon l'Alliance.

Aux 28 pays d'Europe et d'Amérique du Nord membres de l'Alliance atlantique, viennent s'ajouter des nations d'Asie ou du Moyen-Orient ayant participé à la coalition internationale en Afghanistan.

Il s'agit du premier sommet de l'OTAN à se tenir sur le sol américain depuis plus d'une décennie.

Réunis dans un immense palais des congrès ultraprotégés, les dirigeants devaient discuter de la stratégie pour «terminer la mission» en Afghanistan, censée ouvrir la voie à un retrait d'ici la fin 2014 des 130 000 soldats actuellement déployés.

«Nous sommes entrés ensemble, nous en sortirons ensemble», reste le leitmotiv du secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, même si la France a décidé d'accélérer le processus en retirant ses troupes combattantes d'ici la fin de l'année.

Le nouveau président François Hollande l'a fait savoir dès son arrivée à Washington vendredi lors d'un entretien avec M. Obama, affirmant que cette promesse faite pendant la campagne électorale n'était «pas négociable».

«Sur l'organisation du retrait, c'est-à-dire, dans l'année 2012, à quel rythme les troupes combattantes rentreront d'Afghanistan, il y aura des réunions tout au long des prochains jours en France (...) avec le ministre de la Défense et les chefs d'état-major», a précisé samedi M. Hollande, à l'issue du sommet du G8.

«Je ne dis pas que le président Obama a adhéré à ce que je lui disais», a-t-il reconnu.

La position française a été «comprise», a pourtant assuré samedi à l'AFP le nouveau ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, prévoyant que ce sommet de deux jours sera celui du «consensus» sur cette question.

M. Hollande avait prévu un entretien bilatéral dimanche avec le secrétaire général de l'OTAN, selon le service de presse de ce dernier. De son côté, le président Obama devait s'entretenir avec son homologue afghan Hamid Karzaï avant le sommet qui doit démarrer officiellement à 19H15 GMT.

Profitant de cette présence exceptionnelle de dirigeants, des militants pacifistes et des membres du mouvement Occupy avaient prévu de défiler dans le centre de Chicago à la mi-journée, après avoir déjà bruyamment manifesté vendredi et samedi.

D'importantes forces de l'ordre ont été mobilisées, y compris des vedettes des garde-côtes équipées de mitrailleuses et sillonnant la rivière Chicago et le lac Michigan, pour éviter tout débordement susceptible de ternir le bilan du sommet, et du même coup l'image de M. Obama.

Trois jeunes hommes ont été inculpés samedi pour avoir projeté un attentat contre le quartier général de campagne de Barack Obama dans le centre-ville.

Outre l'Afghanistan, la priorité du sommet sera d'officialiser la première phase du bouclier antimissile de l'OTAN, un projet destiné à protéger l'Europe des tirs de missiles en provenance du Moyen-Orient, en particulier d'Iran.

Cet ambitieux projet, basé sur une technologie américaine, est fortement critiqué par la Russie, qui y voit une menace à sa sécurité, ce que récuse l'OTAN.

M. Rasmussen devrait en outre présenter 25 projets de coopération dans le cadre d'un programme surnommé «Défense intelligente» («Smart defence»), lancé pour réduire l'impact des baisses de dépenses militaires, particulièrement en Europe.