Un proche collaborateur de Barack Obama a défendu lundi le recours à des bombardements de drones, et assuré que le président souhaitait la plus grande transparence possible sur ce moyen de lutte contre les ennemis des États-Unis en dehors des zones de guerre.

John Brennan, principal conseiller de M. Obama pour l'antiterrorisme, a affirmé que ce programme, qui a provoqué de graves tensions avec le Pakistan et posé des questions de légalité dans des pays comme le Yémen et la Somalie où Washington est réputé y avoir recours, était légal, moral, proportionné et avait sauvé des vies américaines.

Dans un discours devant le Centre Wilson, un groupe de réflexion de Washington, M. Brennan a reconnu que «le débat sur des frappes contre des membres d'Al-Qaïda s'est concentré sur leur légalité, leur éthique, leur bien-fondé, et leurs critères d'approbation».

«Je suis ici aujourd'hui parce que le président Obama nous a demandé d'être plus transparents sur ces mesures vis-à-vis des Américains», a ajouté M. Brennan.

Le 30 janvier dernier, M. Obama lui-même avait reconnu que son pays menait des frappes de drones contre Al-Qaïda au Pakistan, des opérations qui faisaient jusqu'alors figure de secret de Polichinelle mais n'avaient jamais été officiellement confirmées.

M. Brennan a rappelé que le ministre de la Justice Eric Holder avait certifié que ces frappes respectaient les lois américaines.

«La Constitution permet au président de protéger le pays de toute menace imminente d'attentat», a-t-il noté, en estimant que la campagne de drones était couverte par les mesures auxquelles le Congrès avait donné son feu vert dans la foulée du 11-Septembre.

Il a aussi assuré que les États-Unis faisaient tout leur possible pour éviter des victimes civiles, et qu'il était déjà arrivé que des frappes soient abandonnées à cause de ce risque.

«Il est difficile d'imaginer un outil qui minimise mieux le risque encouru par les civils qu'un avion piloté à distance», a fait valoir M. Brennan.

Le recours à des frappes de drones dans les zones tribales du Pakistan, lancé sous George W. Bush, a connu une expansion sans précédent sous l'administration Obama, selon la «New America Foundation», un groupe de réflexion de Washington qui tient un décompte de ces bombardements.

Selon elle, entre 1785 et 2771 personnes ont été tuées par des drones américains au Pakistan ces huit dernières années. Le taux de victimes civiles, de même source, s'établit à 17% en moyenne.

Les tirs de missiles par les drones américains au Pakistan avaient cessé après la «bavure» de l'OTAN au cours de laquelle 24 soldats pakistanais avaient été tués près de la frontière afghane le 26 novembre 2011, tendant encore plus les relations entre les Occidentaux et Islamabad.

Mais ils ont repris depuis, le dernier connu en date ayant eu tué trois insurgés dimanche près de la frontière afghane.

L'armée américaine utilise des drones pour s'en prendre à ses cibles côté afghan, où elle est engagée dans un conflit ouvert, mais c'est la CIA qui a recours à ces avions sans pilote pour opérer au Pakistan.