Le président Barack Obama a ouvert à une télévision la «Situation Room», la salle de crise ultra-sécurisée de la Maison-Blanche, pour un entretien consacré au premier anniversaire du raid contre Oussama ben Laden, un «accès sans précédent» a assuré vendredi la chaîne NBC.

C'est dans cette salle située au sous-sol du siège de la présidence américaine qu'avait été prise la photo officielle montrant M. Obama et son équipe de sécurité nationale, rongés par la tension au moment où les commandos américains prenaient d'assaut le repaire du maître d'Al-Qaïda à Abbottabad au Pakistan.

NBC, qui diffusera cet entretien mercredi, date anniversaire de l'élimination de Ben Laden, affirme avoir bénéficié d'un «accès sans précédent à l'endroit le plus secret et le plus sécurisé de la Maison-Blanche» et promet de donner la parole aux responsables vus sur le cliché pris par le photographe officiel de M. Obama, Pete Souza.

Inaugurée en 1961 par l'administration Kennedy, la «Situation Room» a été rénovée à plusieurs reprises depuis, et est équipée des derniers raffinements technologiques, en particulier des équipements de téléconférence et de vidéoconférence sécurisés.

L'annonce de la diffusion de cet entretien est intervenue le même jour que la mise en ligne d'une nouvelle vidéo publicitaire de l'équipe de campagne de M. Obama, candidat à sa propre succession, consacrée au raid d'Abbottabad.

On y voit l'ancien président américain Bill Clinton saluer la résolution de son successeur, qui a pris selon lui la décision «la plus difficile et la plus honorable».

«Le commandant en chef n'a qu'une seule chance de prendre la bonne décision», explique en introduction cette publicité qui s'en prend par la même occasion au républicain Mitt Romney, adversaire putatif du président sortant lors de l'élection du 6 novembre.

M. Clinton, le seul démocrate à avoir effectué deux mandats pleins à la tête des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale, souligne les risques politiques que son successeur a pris, alors que la présence de Ben Laden sur place n'était pas certaine.

«Supposez que les Navy SEALs y soient allés et que cela n'ait pas été Ben Laden. Supposez qu'ils aient été capturés ou tués. Les conséquences négatives auraient été horribles pour lui», explique M. Clinton.

La vidéo cite aussi des déclarations passées de M. Romney. Il s'y oppose à l'idée, professée par M. Obama dès 2007, d'intervenir à l'intérieur du Pakistan contre Al-Qaïda, et met en doute l'intérêt de «remuer ciel et terre et de dépenser des milliards pour capturer une seule personne».

L'adversaire malheureux de M. Obama à la présidentielle de 2008, John McCain, s'est élevé vendredi contre cette «publicité politique bas de gamme». Dans un communiqué au ton musclé, ce sénateur qui soutient M. Romney a estimé que «le président Obama, sans aucune honte, utilise la seule décision sur laquelle il a eu raison à des fins politiques et pathétiques de félicitations».

Interrogé à bord de l'avion Air Force One vendredi par des journalistes sur une utilisation de la «Situation Room» qui pourrait être assimilée à une opération de relations publiques en période préélectorale, le porte-parole adjoint de M. Obama, Josh Earnest, s'est contenté de répondre que «ce que le président a fait hier (jeudi, date de l'entretien, ndlr) et ce qu'il a fait à de nombreuses reprises auparavant dans l'année écoulée, est de parler de cette mission et du succès de celle-ci».