Barack Obama a défendu mercredi sa politique énergétique en entamant une tournée de deux jours dans quatre États, au moment où les républicains tentent de faire peser sur lui la responsabilité de la cherté de l'essence en pleine campagne présidentielle.

«Tant que je serai président, je ne me détournerai pas des promesses que recèlent les énergies propres», a affirmé M. Obama au terme d'une visite d'une centrale solaire à Boulder City, au Nevada, au sud-est de Las Vegas.

M. Obama, qui malgré ses promesses de campagne a échoué à faire adopter au Congrès une loi sur l'énergie et la lutte contre le réchauffement climatique, s'en est pris à «certains hommes politiques» qu'il n'a pas nommés, et qui refusent selon lui tout investissement public dans les énergies solaires.

«Si ces gens avaient vécu à l'époque où Colomb a largué les amarres, ils auraient été membres de la société de défense de la terre plate», a ironisé M. Obama qui, dans la foulée de discours qu'il prononce depuis que les cours élevés du pétrole se sont invités dans la campagne présidentielle, a une nouvelle fois défendu une politique énergétique mobilisant toutes les ressources possibles.

Le président devait ensuite se rendre au Nouveau-Mexique sur un site de production d'hydrocarbures afin de «mettre en valeur l'engagement de l'administration à augmenter la production de gaz et de pétrole».

Mais dans une pique à ses adversaires républicains, il a affirmé à Boulder City «qu'une stratégie énergétique qui ne s'intéresse qu'aux forages pétroliers (...) est une stratégie vouée à l'échec», et appelé le Congrès à abroger les subventions accordées aux compagnies pétrolières pour les rediriger vers les énergies «vertes».

Le Nevada et le Nouveau-Mexique sont deux États considérés comme importants dans la perspective de la présidentielle du 6 novembre, lors de laquelle M. Obama espère décrocher un second mandat de quatre ans à la tête de la première puissance mondiale.

Si le chômage a décru ces derniers mois, permettant au dirigeant démocrate sortant d'enregistrer une embellie dans les sondages, la hausse des cours du brut provoquée par la tension au Moyen-Orient, en particulier dans le dossier iranien, fait peser une menace sur la reprise en grignotant le pouvoir d'achat des Américains.

Les candidats à la primaire républicaine ont affûté leurs critiques contre M. Obama. Le favori Mitt Romney a évoqué mardi après sa victoire dans l'Illinois un bilan présidentiel «de baisses historiques des revenus et de prix de l'essence record». «Il est temps de dire: "assez"!», a-t-il affirmé.

Le président sera jeudi en Oklahoma, un État qui vote régulièrement républicain mais où doit être construit une portion de l'oléoduc géant «Keystone XL», un autre sujet de contentieux avec les républicains qui reprochent à M. Obama d'avoir rejeté le tracé nord de cette infrastructure censée relier à terme le Canada au golfe du Mexique.

Le président annoncera sur place un décret censé accélérer le processus d'autorisation de constructions d'infrastructures, dont les oléoducs, selon la Maison-Blanche.

Avant de rentrer à Washington, il conclura jeudi sa tournée par l'Ohio, autre État crucial sur la carte électorale, où il parlera recherche et développement dans le domaine énergétique.