Depuis hier soir, les Américains sont invités à regarder sur le web un documentaire de 17 minutes sur Barack Obama. Objectif: faire l'éloge de la façon dont le président a dirigé son pays au cours des trois premières années de son mandat. Et convaincre les Américains de lui accorder, en novembre prochain, quatre ans de plus à la Maison-Blanche.

L'équipe de réélection de Barack Obama veut que The Road We've Traveled (Le chemin que nous avons parcouru) devienne le Kony 2012 de la campagne présidentielle aux États-Unis: un documentaire viral.

Depuis 20h hier, les Américains peuvent voir ce film de 17 minutes à la gloire du mandat du 44e président. Avec force témoignages, le documentaire revient sur les décisions du chef de la Maison-Blanche, dont celle de tuer Oussama ben Laden.

Barack Obama n'est pas le premier candidat présidentiel aux États-Unis à se payer un documentaire semblable. Mais il est le premier à miser sur les médias sociaux pour en assurer la plus grande diffusion possible.

La page YouTube sur laquelle est publiée The Road We've Traveled permettra non seulement aux partisans d'Obama de transmettre le documentaire à leurs amis, mais également de donner de l'argent à la campagne du président.

Le réalisateur

DAVIS GUGGENHEIM

Le documentariste de The Road We've Traveled a déjà remporté en 2006 l'Oscar du meilleur documentaire pour Une vérité qui dérange, son film sur le réchauffement planétaire mettant en vedette l'ancien vice-président Al Gore. Il a enchaîné en 2010 avec un autre documentaire, Waiting for Superman, qui porte sur les failles de l'enseignement public aux États-Unis. Mais il a suscité une bonne dose de scepticisme en affirmant récemment qu'il n'avait pu trouver aucune faille à Barack Obama.

Photo: PC

Davis Guggenheim

Le narrateur

TOM HANKS

La vedette de Philadelphia et Forrest Gump tient le rôle de narrateur dans The Road We've Traveled. «Comment comprendre ce président et son temps passé au pouvoir?», demande-t-il, au début du documentaire, sur des images du rassemblement à Chicago des partisans de Barack Obama le soir de sa victoire de novembre 2008. «Devons-nous répondre à cette question en regardant les manchettes du jour, ou en regardant ce que nous, en tant que pays, nous avons affronté?»

Photo: AP

Tom Hanks

L'ex-président

BILL CLINTON

Le 42e président n'a jamais eu une relation chaleureuse avec Barack Obama, mais il a accepté de participer au documentaire de Davis Guggheim, qui a notamment retenu son commentaire sur la décision de l'actuel occupant de la Maison-Blanche de tuer Oussama ben Laden: «Il a choisi le chemin le plus dur et le plus honorable qui soit. Quand j'ai vu ce qui s'était passé, je me suis dit: J'espère que c'est la décision que j'aurais prise.»

Photo: Reuters

Bill Clinton

Le conseiller

DAVID AXELROD

Le stratège et ami de Barack Obama fait allusion dans le documentaire à la première rencontre à Chicago du président désigné avec les membres de sa nouvelle équipe économique, qu'il venait à peine de présenter. Ceux-ci n'avaient que de mauvaises nouvelles à lui donner sur l'ampleur de la crise. «Ce qu'on lui a décrit dans cette rencontre était une crise économique dépassant tout ce qu'on pouvait imaginer», dit Axelrod sur un fond de musique dramatique.

Photo: Bloomberg News

David Axelrod

Le vice-président

JOSEPH

BIDEN

Le bras droit de Barack Obama est l'un de ceux à qui Davis Guggenheim fait appel pour parler de la réforme du système de santé américain, chantier le plus ambitieux et controversé du mandat du président démocrate. Biden défend ainsi la décision de son patron d'attaquer ce dossier en plein coeur d'une crise économique: «Si nous ne le faisons pas maintenant, il faudra une autre génération avant que 30 millions d'Américains obtiennent une couverture santé.»



Photo: AFP

Joe Biden

Le rival

MITT

ROMNEY

Le candidat à l'investiture républicaine pour la présidence n'apparaît pas dans le documentaire. Mais il a fait quelques suggestions au réalisateur le jour où la bande-annonce de son film est sortie. «Premièrement, allez parler aux 24 millions de chômeurs dans ce pays», a-t-il déclaré. Il a aussi ajouté, notamment: «Ensuite, allez voir les jeunes qui devront payer la dette de 15 000 milliards, puis les soldats qui rentrent au pays et qui ne peuvent trouver du travail.»

Photo: AP

Mitt Romney