Le commentateur conservateur américain Rush Limbaugh a présenté ses excuses, samedi, à une étudiante en droit de l'Université Georgetown qu'il avait traitée de «traînée» et de «prostituée» après que des républicains et des démocrates l'eurent critiqué, et que plusieurs annonceurs aient décidé de retirer leurs messages publicitaires de son émission radiophonique.

L'étudiante, Sandra Fluke, avait déclaré devant des démocrates du Congrès qu'elle voulait que l'assurance-santé de son université rembourse les moyens de contraception.

Sur son site Internet, M. Limbaugh a reconnu que son «choix de termes n'avait pas été le plus judicieux», et qu'en tentant de faire de l'humour, il avait déclenché un scandale national. Il a également présenté ses excuses à Mme Fluke pour son choix de mots.

Mme Fluke avait été invitée à témoigner devant un comité de la Chambre des représentants à propos de son programme universitaire d'assurance-santé qui ne comprend pas la contraception. Les législateurs républicains l'ont empêchée de témoigner lors de cette audience, mais les démocrates l'ont réinvitée et elle a parlé à des parlementaires démocrates lors d'une session non officielle.

Le président Barack Obama, dont l'importante réforme de l'assurance-santé oblige plusieurs institutions à offrir une couverture médicale pour la contraception, lui a logé un coup de fil à partir du Bureau ovale, vendredi, pour lui faire part de son appui.

La question a été vertement débattue lors de la course à l'investiture républicaine, plusieurs candidats critiquant durement les exigences du plan Obama envers des employeurs comme les hôpitaux catholiques. Les démocrates, ainsi que plusieurs républicains, ont laissé entendre que la question pourrait pousser les femmes à voter pour M. Obama et d'autres démocrates en novembre.

M. Limbaugh n'avait toutefois pas été convaincu par la déclaration de Mme Fluke devant le comité de la Chambre.

Il a déclaré, mercredi, que le fait de se présenter devant un comité du Congrès et «dire, au final, qu'elle doit être payée pour avoir des relations sexuelles» faisait d'elle une «traînée», une «prostituée».

Il a réitéré des propos semblables le lendemain, refusant de se rétracter.

Vendredi, l'animateur a ridiculisé le discours des démocrates selon lequel les conservateurs menaient une «guerre contre les femmes».

Certaines entreprises ont commencé à retirer leurs publicités de l'émission de M. Limbaugh, et des républicains ont pris leurs distances des déclarations du coloré personnage.

Samedi soir, M. Limbaugh a finalement retiré ses paroles. Il a toutefois également affirmé que l'ensemble du débat était «absurde». Selon lui, il est impensable de s'immiscer dans «la chambre à coucher des gens», et l'affaire n'aurait pas du atteindre «un niveau présidentiel».

Sa dernière envolée verbale concerne une disposition du programme d'assurance-santé du président Obama obligeant toutes les institutions religieuses, dont les hôpitaux et les universités, à couvrir les frais des méthodes de contraception au sein de la couverture médicale offerte aux employés. Georgetown, une institution jésuite, n'offre pas de remboursement des méthodes de contraception à leurs étudiants.

Plusieurs républicains et certaines organisations religieuses ont accusé le président de mener une guerre contre la religion. Alors que les critiques se faisaient vives, M. Obama a expliqué que les employeurs religieux pouvaient se retirer du programme, mais que leurs assureurs devaient tout de même payer pour les méthodes de contraception.