Le maire de New York Michael Bloomberg a rejeté vendredi les critiques sur la surveillance des musulmans par la police de la ville jusque dans le New Jersey, qui lui a valu des remarques cinglantes de la part du gouverneur de cet État Chris Christie.

Une partie des terroristes du World Trade Center qui ont tué 3000 personnes avaient fait des allers-retours dans le New Jersey», a déclaré M. Bloomberg lors de son allocution hebdomadaire radiodiffusée. «Dire que la police de New York devrait s'arrêter à la frontière (de l'État) est un peu ridicule», a-t-il ajouté.

Selon des informations de presse, la police de New York a surveillé ces dernières années des mosquées et des musulmans dans la ville et sa grande région du nord-est, jusque dans les universités, en Pennsylvanie, dans le New Jersey, dans l'État de New York et le Connecticut.

Ces pratiques ont été dénoncées par les associations de défense des droits civiques.

M. Bloomberg a affirmé vendredi qu'il y avait «un accord» avec le New Jersey «pour la prévention du terrorisme», mais a reconnu ne pas avoir parlé récemment avec le gouverneur de cet État Chris Christie, ni avec le maire de Newark Cory Booker.

Ce que nous avons fait dans le New Jersey, c'est ce que n'importe qui dans ce pays, ou dans le monde, peut faire», a insisté M. Bloomberg. «Aller à des réunions ouvertes au public, sur des sites internet et regarder ce qui s'y passe».

Jeudi, M. Christie avait dénoncé le fait que la police new-yorkaise agisse «comme si le monde lui appartenait» et oublie «la leçon clé du 11-Septembre, à savoir que nous devons partager les informations».

Et «je suis inquiet parce que nous ne partageons pas les informations», avait-il lancé en conférence de presse, ajoutant: «le 11-Septembre n'a pu être évité parce que les différents services de police ne se parlaient pas entre eux, ils se comportaient de façon égoïste, provinciale, paranoïaque et arrogante. Je ne veux pas revenir à cette époque».

Le mois dernier, le président de l'université de Yale (Connecticut) avait estimé que la «surveillance policière basée sur la religion, la nationalité et des opinions politiques exprimées de manière pacifique étaient antithétiques aux valeurs» de son établissement.