Le vice-président et probable prochain numéro un chinois Xi Jinping est arrivé lundi aux États-Unis pour une visite-clé d'une semaine qui servira de test aux futures relations entre les deux puissances du Pacifique, a indiqué un responsable américain.

M. Xi est arrivé à la base aérienne d'Andrews, près de Washington, où il a été reçu par de hauts responsables américains, a ajouté la même source.

Le vice-président chinois doit rencontrer mardi le président Barack Obama, au cours d'une réception à la Maison-Blanche quasiment digne d'un chef d'État, ainsi que son homologue Joe Biden, qui s'était rendu en Chine l'année dernière pour le rencontrer et qui est l'hôte officiel de cette visite.

Celle-ci a été méticuleusement préparée dans l'espoir de bien démarrer une relation avec un dirigeant dont les opinions ne sont pas vraiment connues.

M. Xi, qui serait plutôt à l'aise en anglais et dont la fille étudie à Harvard sous un autre nom, se rendra aussi dans l'Iowa, État où il retrouvera de vieilles amitiés nouées lors d'un voyage de jeunesse en 1985, et à Los Angeles.

Mais sa visite aux États-Unis comporte des écueils. Elle intervient dans un contexte compliqué: veto de la Chine --durement critiqué par Washington-- à l'ONU sur la Syrie, troubles meurtriers et immolations en série dans les zones tibétaines, tensions commerciales en hausse, sans compter la traditionnelle surenchère antichinoise en pleine année électorale américaine.

La police a interpellé lundi des militants de la cause tibétaine qui avaient accroché sur un pont de Washington une banderole sur laquelle était inscrit: «Tibet will be Free» (Le Tibet sera libre), juste avant l'arrivée de M. Xi.

Et juste avant son arrivée aux États-Unis, celui-ci a mis en garde Washington contre un accroissement trop énergique de ses ressources militaires en Asie. «A un moment où les peuples aspirent à la paix, à la stabilité et au développement, conférer délibérément plus d'importance à des programmes militaires, déployer plus de troupes et renforcer les alliances militaires n'est pas vraiment ce que la plupart des pays de la région souhaitent», a expliqué M. Xi dans une interview au Washington Post.

Cependant, de manière inhabituelle, le vice-président chinois se rendra mardi au Pentagone où il sera reçu lors d'une cérémonie avec tous les honneurs.

Sauf coup de théâtre, M. Xi accèdera au pouvoir en deux temps: au XVIIIe Congrès du Parti communiste (PCC) en octobre il héritera du poste de chef du PCC, puis en mars 2013 lors de la session annuelle du parlement de celui de chef de l'État.