Le président américain Barack Obama, aux prises avec une tempête politique menaçant d'emporter son administration, a dévoilé vendredi un compromis sur la contraception qui, a-t-il dit, protégera à la fois les libertés religieuses et s'assurera que les femmes aient accès à des moyens contraceptifs gratuits.

Mettant fin à des semaines d'une controverse grandissante, M. Obama a annoncé qu'il reculait et n'imposerait désormais plus aux employeurs liés à des institutions religieuses l'obligation d'offrir une couverture d'assurance pour des moyens contraceptifs, même si cela va à l'encontre de leurs croyances religieuses. Les employés de ces compagnies pourront plutôt obtenir ces moyens contraceptifs gratuitement auprès des compagnies d'assurance.

La fureur a monopolisé l'attention des médias et menacé de miner la candidature de M. Obama à sa propre réélection, alors qu'il avait pourtant le vent dans les voiles grâce à des nouvelles économiques encourageantes. La réalité politique a forcé la Maison-Blanche à trouver beaucoup plus rapidement que prévu une solution à un problème complexe.

Le rapide changement d'avis du président est une tentative visant à satisfaire l'ensemble des acteurs au coeur d'un débat délicat et, de façon plus urgente, de mettre fin à un cauchemar politique pour la Maison-Blanche.

Bien que l'administration s'était au départ donné plus d'un an pour régler les menus détails de la nouvelle couverture d'assurance médicale en matière de contraception pour les employeurs liés à une communauté religieuse, le président a admis que la situation était devenue intenable et a demandé une solution rapide.

Les républicains du Congrès et les candidats à l'investiture du parti tombaient à bras raccourcis sur le président à ce propos, et même des démocrates et des groupes de tendance libérale alliés avec l'Église catholique faisaient défection.

Les «libéraux» sont des électeurs essentiels au sein du Parti démocrate et les catholiques sont des électeurs indécis importants lors des élections nationales, hésitant entre les candidats républicains et démocrates. En 2008, M. Obama avait obtenu 54 pour cent du vote catholique, contre 45 pour cent pour le républicain John McCain.

Malgré les changements, les femmes auront toujours un accès gratuit aux moyens contraceptifs, peu importe leur employeur, une disposition de la loi sur la santé que le président Obama a insisté pour conserver. Les universités et hôpitaux liés à une communauté religieuse qui voient la contraception comme une violation de leur foi peuvent refuser d'en couvrir les frais, et les compagnies d'assurance devront alors en assumer les coûts.