Le président des États-Unis Barack Obama a annoncé vendredi un compromis pour tenter de désamorcer une controverse sur le remboursement de la contraception qui a mis son administration sur la défensive ces derniers jours.

Aux termes de cet arrangement, les entreprises gérées par des institutions religieuses, par exemple certains hôpitaux, censées offrir à partir du 1er août 2013 une couverture maladie à leurs employés, ne seront pas obligées d'y inclure le remboursement de la contraception si elles s'y opposent, a expliqué M. Obama lors d'une courte intervention à la Maison-Blanche.

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En revanche, cette responsabilité reviendra aux sociétés d'assurance-maladie, qui devront fournir gratuitement l'accès à la contraception à leurs assurées dans ce cas, a précisé M. Obama face aux journalistes.

«Le résultat sera que les organisations religieuses n'auront pas à payer directement pour ces services», a-t-il plaidé.

«Chaque femme doit pouvoir prendre elle-même les décisions lorsqu'il s'agit de sa santé», a affirmé le président, en défendant la volonté de son administration d'inclure le remboursement de la contraception dans la réforme de l'assurance-maladie qu'il a promulguée en 2010 et dont les clauses sont censées entrer progressivement en vigueur d'ici à 2014.

M. Obama a reconnu que «certaines institutions religieuses, en particulier celles qui sont affiliées à l'Église catholique, s'opposent pour des raisons religieuses à fournir directement à leurs employés des assurances-maladie qui couvrent la contraception».

Plusieurs responsables républicains, dont l'influent président de la Chambre des représentants John Boehner, se sont emparés de ce sujet ces derniers jours pour accuser M. Obama de se livrer à une attaque «systématique» de la religion, à neuf mois de l'élection présidentielle lors de laquelle le président démocrate va briguer un second mandat.

La conférence des évêques catholiques (USCCB) s'est elle aussi élevée contre une disposition qui à ses yeux «va à l'encontre de la conscience» des organisations concernées.

«Cela ne devrait pas se produire dans un pays où la liberté de culte figure en tête des droits» érigés par la Constitution, a affirmé le cardinal Timothy Dolan, président de la conférence, en allusion au premier amendement de la loi fondamentale américaine.

L'USCCB n'a pas réagi dans l'immédiat vendredi à la mise au point de la Maison-Blanche.

«En tant que citoyen et en tant que chrétien, je suis très attaché» à la liberté de religion, a affirmé vendredi M. Obama, en accusant «certains» de vouloir «faire de ce sujet un enjeu d'affrontement politique».

«La liberté de religion sera protégée, et la loi qui requiert des soins préventifs gratuits ne sera pas discriminatoire envers les femmes», a promis M. Obama.

«Nous vivons dans une société pluraliste où tout le monde ne sera pas d'accord sur tout (...) Mais cela ne doit pas vouloir dire que nous devons choisir entre la liberté et la justice (sociale) pour tous les Américains», a-t-il ajouté.

Au même moment, lors d'un forum politique conservateur à Washington, l'un des quatre candidats à l'investiture républicaine, Rick Santorum, renouvelait ses attaques contre cette règle.

«C'est le genre d'action coercitive à laquelle on peut s'attendre» du gouvernement Obama, a affirmé M. Santorum, qui a fait campagne avec succès sur les thèmes chers à la droite chrétienne conservatrice.

«Il ne s'agit pas de contraception. Il s'agit de la liberté économique, de la liberté d'expression, de la liberté de religion. Il s'agit de la mainmise du gouvernement sur vos vies, et il faut que cela cesse», s'est-il exclamé.