Un forcené a tué par balles un retraité québécois et poignardé à mort son propre fils de neuf ans avant de s'enlever la vie, jeudi soir, dans un terrain de camping de Deerfield Beach, en Floride. La femme du forcené et leur autre garçon ont aussi été grièvement blessés au cours de cette affaire.

En entrevue avec La Presse Canadienne, un porte-parole de la police, Jim Leljedal, a déclaré que William De Jesus, âgé de 41 ans, de Floride, s'était présenté jeudi vers 18 h 20, avec sa femme et ses deux garçons, au véhicule récréatif d'Ovila Plante, âgé de 76 ans, de La Tuque, pour une raison encore inconnue. M. Plante aurait tenté de parler avec le suspect, mais comme il ne maîtrisait pas suffisamment l'anglais, les deux n'auraient pas vraiment communiqué.

Selon M. Leljedal, lorsque De Jesus s'est mis à hurler, M. Plante l'aurait poussé, mais l'autre aurait sorti un revolver et aurait atteint le Québécois à la poitrine. De Jesus lui aurait ensuite tiré une balle à la tête pour l'exécuter.

«C'est un drame vraiment bizarre et cela semble parfaitement gratuit», a commenté Jim Leljedal en précisant qu'aucun lien n'avait été établi entre les Québécois et De Jesus.

Après avoir abattu Ovila Plante, De Jesus aurait alors emmené sa famille à l'intérieur du véhicule récréatif, où se trouvait la conjointe de M. Plante, Pierrette Beauchemin. La sexagénaire aurait finalement pu quitter le véhicule récréatif pour alerter les policiers.

Une voisine du couple Laplante, au terrain de camping, Lorraine Garneau, a assisté à la scène.

«On venait de finir de souper, on a entendu une chicane, ça criait. On s'est dit: il y a une chicane à côté. On a entendu des coups de feu, on est sorti de notre roulotte et on a vu le monsieur, c'était le monsieur québécois, une personne âgée. Il s'est approché de nous autres; il saignait du nez et il m'a dit: appelle le 9-1-1, je viens de me faire tirer deux fois», a relaté Mme Garneau en entrevue à l'émission de Paul Houde, au 98,5 FM.

L'homme avait les yeux vitreux. «Il s'est avancé vers le chemin pour essayer de se sauver et il est tombé par terre devant l'auto de l'Américain (De Jesus) qui, lui, était entré dans leur motorisé. On s'est approché pour voir s'il respirait encore et il respirait, mais on a remarqué que l'Américain cassait toutes les lumières avec son poing pour ne pas être vu dans le motorisé», a-t-elle ajouté.

C'est à ce moment-là que Mme Garneau et son conjoint se sont éloignés. «Quand on a vu que la gars dans le motorisé était armé et qu'il pouvait tirer partout, on s'est éloigné. On n'a pu porter secours au monsieur qui était par terre», a-t-elle dit.

Selon elle, les secours auraient tardé à arriver.

Le forcené a ensuite tenu les policiers en haleine pendant plus de six heures. L'unité spéciale d'intervention a pu parler avec De Jesus au début, mais le forcené a rompu les communications par la suite.

Peu après minuit, les policiers sont finalement entrés dans le véhicule récréatif et ont trouvé les corps de De Jesus et de son fils de neuf ans, Jeshiah. Son autre fils, âgé de sept ans, et la femme de De Jesus, âgée de 37 ans, avaient été aussi poignardés, mais ils étaient toujours vivants.

Les enquêteurs ont déterminé que De Jesus a d'abord poignardé ses deux garçons avec un couteau de cuisine trouvé dans le véhicule récréatif, puis a poignardé sa femme avant de s'enlever la vie.

Deerfield Beach est situé à une trentaine de kilomètres au nord de Fort Lauderdale. Les De Jesus habitent Port Orange, à 350 km au nord de Deerfield Beach. C'est de là qu'ils sont partis dans la soirée de jeudi pour se rendre au terrain de camping Highland Woods RV Park à Deerfield Beach.

Rejoint au téléphone à La Tuque, le fils de la victime, Gérald Laplante, âgé de 50 ans, a refusé de parler du drame et a demandé un peu de respect pour l'instant, en disant qu'il ferait une déclaration dans un jour ou deux.

Photo: PC

William de Jesus.