Le président des États-Unis Barack Obama a appelé jeudi les riches à se soucier des pauvres au nom de «l'amour de Dieu» au moment où son probable concurrent républicain pour la présidentielle de novembre a dit ne pas trop s'inquiéter «pour les plus pauvres».

M. Obama, qui intervenait lors du «petit déjeuner de prière nationale», a cité une épître de Saint-Jean, qui a pris une résonance particulière au lendemain de déclarations du favori pour l'investiture républicaine à la présidentielle du 6 novembre, le multimillionnaire Mitt Romney.

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«Je ne m'en fais pas trop pour les plus pauvres. Dans notre pays, il existe des filets de sécurité. S'ils ont besoin d'être réparés, je m'en chargerai», a affirmé M. Romney sur CNN. Ses rivaux, républicains comme démocrates, ont retenu la première phrase, pour la critiquer.

«Saint Jean nous dit: «si quelqu'un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui?»», a récité jeudi matin M. Obama.

Plus généralement, M. Obama a invoqué la place importante que tenait la religion dans la motivation de ses choix politiques.

«Lorsque je parle d'institutions financières qui doivent respecter les mêmes règles que les Américains moyens, quand je dis que les sociétés d'assurance ne doivent pas faire subir de discrimination aux malades (...) c'est parce que je crois au commandement de Dieu enjoignant à aimer son prochain comme soi-même», a-t-il déclaré.

«Lorsque je parle d'une responsabilité partagée, c'est parce que je pense vraiment qu'au moment où (...) nos déficits sont énormes, il m'est difficile de demander aux retraités, aux jeunes qui ont souscrit des prêts étudiants ou aux familles qui peuvent à peine joindre les deux bouts, de supporter cette charge tout seuls», a encore dit M. Obama, qui réclame sans succès aux républicains du Congrès d'entériner une hausse des impôts pour les plus aisés.

«En tant que chrétien, pour moi, cela coïncide avec l'enseignement de Jésus selon lequel celui qui a beaucoup reçu se verra demander beaucoup», a ajouté le président.