Le responsable présumé de la tuerie de Haditha en Irak a plaidé coupable lundi devant une cour martiale aux États-Unis pour manquement au devoir dans le cadre d'un accord passé avec l'accusation, ont annoncé des responsables militaires.

Un juge militaire doit maintenant fixer la peine du sergent Frank Wuterich qui comparaissait depuis le début du mois devant une cour martiale en Californie pour sa responsabilité présumée dans l'assassinat par l'armée américaine de 24 civils irakiens le 19 novembre 2005. Neuf chefs d'accusation pesaient contre lui.

La peine devrait lui être signifiée mardi lors d'une audience sur la base militaire de Pendleton, située au sud de Los Angeles.

Selon Joe Koppel, un porte-parole de cette base militaire, «le maximum qu'il (M. Wuterich) encourt est trois mois de détention, une réduction de deux tiers de son salaire durant trois mois et une dégradation» militaire.

«Il a reconnu qu'il avait donné l'ordre de tirer en premier et de poser les questions après, c'est-à-dire de ne pas hésiter à tirer», a ajouté M. Koppel, concluant: «cet ordre a poussé ses hommes à ne pas identifier correctement les cibles dans les deux maisons, il (M. Wuterich) sera donc aujourd'hui, à l'heure du jugement, tenu pour responsable de ces actes».

Au total, 19 personnes ont été tuées dans leurs maisons, et 5 autres ont été abattues à bord d'un taxi, ce qui constitue l'un des plus graves crimes de guerre reprochés à l'armée américaine pendant son déploiement de près de neuf ans en Irak.

«Le sergent Frank Wuterich a plaidé coupable aujourd'hui pour manquement au devoir dans la mort de civils irakiens à Haditha», ont annoncé les responsables militaires dans un communiqué.

«La défense et l'accusation ont entamé une discussion pour trouver une solution à cette affaire», aux termes de laquelle Wuterich a «reconnu avoir manqué à son devoir», ont-ils ajouté.

«Un juge militaire va maintenant déterminer la peine du sergent», précisent les responsables, ajoutant qu'il reviendrait ensuite au commandement central des Marines de la fixer de manière définitive.

Selon l'accusation, il n'y avait pas d'insurgés et les militaires se sont lancés dans trois heures de tuerie pour venger un camarade tué par une bombe.

Chef de l'escadron incriminé, sans aucune expérience préalable du combat, le sergent Wuterich, 31 ans, a toujours fait figure d'accusé principal, ses sept coaccusés ont tous été blanchis.

Dernier accusé dans cette affaire, il avait plaidé non coupable à l'ouverture du procès prévu pour durer un mois.