Les États-Unis envisagent de fermer leur ambassade en Syrie en raison de la dégradation de la sécurité dans le pays, où la répression de la contestation par le régime en place fait chaque jour plus de victimes, selon un communiqué du département d'État diffusé vendredi.

«Nous sommes vraiment inquiets quant à la dégradation de la sécurité à Damas - notamment après la récente augmentation des (attentats) à la voiture piégée - et quant à la sécurité de notre personnel diplomatique», indique le communiqué.

«Nous avons demandé à ce que le gouvernement de Syrie prenne des mesures supplémentaires au niveau de la sécurité afin de protéger notre ambassade», ajoute le document, précisant que Damas était «en train d'étudier» la requête.

«Nous avons aussi dit au gouvernement syrien que, faute de mesures concrètes au cours des prochains jours, nous n'aurions d'autre choix que de fermer la mission», indique le département d'État, ajoutant cependant «qu'aucune décision n'avait encore été prise».

En juillet dernier, des manifestants soutenant le régime du président Bachar al-Assad avaient attaqué les ambassades des États-Unis et de la France à Damas, pour dénoncer la visite de leurs ambassadeurs dans la ville rebelle de Hama (centre), provoquant la colère de Washington et de Paris.

Et début janvier, les États-Unis avaient indiqué qu'ils allaient réduire davantage le personnel diplomatique de leur ambassade à Damas en raison d'inquiétudes pour sa sécurité. Cette décision renforçait une mesure prise en octobre qui réduisait déjà le nombre d'employés américains en Syrie et interdisait à leurs familles de se rendre dans le pays.

L'ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, avait brusquement quitté le pays fin octobre en raison de menaces crédibles pour sa sécurité personnelle, avant d'y revenir en décembre.

Le régime syrien fait face depuis mars 2011 à un soulèvement sans précédent qui se transforme en insurrection armée, dont la répression a fait plus de 5400 morts, selon l'ONU.

Au moins 44 personnes avaient été tuées et 166 blessées en décembre dans deux attentats suicide à la voiture piégée à Damas, les autorités syriennes les imputant à Al-Qaïda, alors que l'opposition accusait le régime. Ces attentats étaient sans précédent depuis le début de la révolte contre le régime syrien.