Douze personnes ont été arrêtées vendredi lors d'une manifestation organisée devant la Cour suprême américaine pour dénoncer une décision prise en 2010 facilitant le financement des campagnes électorales par des fonds privés, a-t-on appris de source judiciaire.

À l'appel de l'organisation «Move to amend», les manifestants ont déployé une banderole proclamant que «les entreprises ne sont pas le peuple». Ils brandissaient également des pancartes appelant à «renverser Citizens United v. Federal Election Commission».

Cet arrêt de la plus haute juridiction américaine, rendu le 21 janvier 2010, avait levé la quasi-totalité des limites au financement politique par les individus, les entreprises ou les organisations privées. Les juges avaient invoqué le Premier amendement de la Constitution qui garantit la liberté d'expression.

Le président Barack Obama avait à l'époque dénoncé «l'irruption brutale» de l'argent des groupes de pression dans les campagnes électorales.

Onze manifestants ont été arrêtés devant l'édifice et un douzième à l'intérieur, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la Cour suprême, sans plus de détails.

«La démocratie, ça n'est pas cela! Ça, c'est de l'hypocrisie!», avaient auparavant scandé certains manifestants, en montrant la Cour suprême du doigt, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les organisateurs ont dénombré environ 300 manifestants.

«Élisez un président qui nomme un juge respectant la Constitution américaine», a lancé Mark Levin, un avocat de Washington, en allusion au mode de renouvellement des juges de la Cour suprême nommés par le président américain. «Cela peut changer, les changements viennent de la base», a renchéri Garland Nixon, qui anime avec lui une émission de radio.

«L'argent n'est pas la parole!», a déclaré David Cobb, porte-parole de «Movetoamend.org», appelant dans une vidéo à «renverser cette décision scandaleuse de la Cour suprême».

«Quand les dollars parlent, la démocratie se tait», «la démocratie n'est pas à vendre», pouvait-on lire sur d'autres pancartes.

Selon les organisateurs, des manifestations étaient prévues vendredi devant une centaine de tribunaux américains.