Les États-Unis se sont engagés à s'ouvrir davantage au Myanmar si le gouvernement libérait tous les prisonniers politiques, mettait fin à la violence contre les minorités et coupait les liens militaires avec la Corée du Nord, a fait savoir la secrétaire américaine d'État, Hillary Clinton, samedi.

Mme Clinton s'est entretenue au téléphone samedi avec le ministre des Affaires étrangères et la figure d'opposition du pays, Aung San Suu Kyi.

Elle leur a assuré que Washington était prêt à «répondre aux actions par des actions», au lendemain d'une entente intervenue entre les États-Unis et le Myanmar pour une restauration complète des relations diplomatiques entre les deux États.

Peu après l'annonce de la libération de ces détenus, Washington a fait savoir que les relations diplomatiques avec le Myanmar seraient améliorées, après avoir isolé pendant plus de vingt ans un gouvernement autoritaire blâmé pour ses politiques répressives.

La porte-parole du département d'État, Victoria Nuland, a indiqué que Mme Clinton avait également félicité le gouvernement du Myanmar pour avoir accepté de libérer, vendredi, des centaines de prisonniers politiques, en plus d'avoir ordonné un cessez-le-feu avec la minorité ethnique des Karen.

Mme Nuland a toutefois ajouté que la secrétaire d'État s'attendait à ce que d'autres étapes soient adoptées. Elle a également mentionné que Mme Suu Kyi s'était exprimée en faveur des efforts diplomatiques des États-Unis.

L'annonce de la libération des prisonniers a déclenché une vague de joie parmi les militants pro-démocratie au Myanmar, qui se sont rassemblés samedi avec leurs camarades nouvellement libres. Cette décision semblait par ailleurs indiquer que le régime est prêt à obtempérer aux demandes du bloc occidental pour que les sanctions économiques imposées contre le régime soient levées.

Des militants politiques, des blogueurs, un ancien premier ministre, des chefs de groupes ethniques minoritaires et des proches de l'ancien dictateur Ne Win figuraient parmi les 651 détenus à avoir été relâchés vendredi.