Le Congrès des États-Unis a entériné vendredi matin le compromis fiscal négocié la veille, confirmant une victoire du président Barack Obama qui a exhorté les parlementaires à continuer à travailler «sans drame» en 2012, avant de partir en vacances à Hawaii.

Après plusieurs jours d'affrontement avec ses adversaires républicains, M. Obama a promulgué une loi prolongeant jusqu'à fin février les allègements fiscaux pour 160 millions de salariés et les allocations chômage, deux dispositifs devant initialement expirer le 31 décembre.

Le texte avait été approuvé quelques heures plus tôt par le Sénat dominé par les alliés démocrates de M. Obama et la Chambre des représentants aux mains des républicains, via des procédures simplifiées de «consentement unanime».

«Grâce à cet accord, tous les Américains qui travaillent garderont leurs réductions d'impôts, soit 1.000 dollars pour un foyer moyen», a souligné le président lors d'une courte intervention dans la salle de presse de la Maison-Blanche.

«Lorsque le Congrès reviendra (de vacances), je souhaite vivement qu'il continue à travailler sans drame, sans retard, pour parvenir à un accord qui prolonge cette réduction d'impôts et les indemnités de chômage jusqu'à la fin de 2012», a encore dit M. Obama.

Le principe de ces négociations est inscrit dans l'accord auquel a fini par consentir jeudi soir le président républicain de la Chambre, John Boehner, et contresigné par le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid.

M. Obama, candidat à sa réélection en novembre 2012, a noté vendredi que «d'importants débats vont avoir lieu l'année prochaine, il y aura des combats difficiles dans les années à venir, mais c'est pour ce genre de pays que je me bats: un pays dans lequel chacun a sa chance et chacun fait son devoir».

Prenant congé sur un «aloha», le salut de Hawaii, M. Obama a décollé quelques minutes plus tard vers l'archipel du Pacifique où il a vu le jour et où il doit passer en famille la saison des fêtes de fin d'année.

Le président avait promis de ne pas partir en vacances tant que le dossier des allègements fiscaux et des allocations chômage n'était pas réglé. Son épouse Michelle et leurs deux filles sont déjà à Hawaii depuis le week-end dernier.

L'accord de jeudi soir, pour ménager une sortie honorable aux républicains, prévoit des mesures supplémentaires en faveur des petites entreprises, en particulier une simplification des démarches administratives.

Mais il s'agit d'une rare défaite pour M. Boehner, dont l'autorité a été contestée ces derniers mois par les parlementaires issus de la mouvance populiste du «tea party» arrivés en masse à la Chambre lors des législatives partielles de novembre 2010 et opposés à toute concession à l'administration démocrate.

La presse américaine pointait vendredi l'«humiliation» de M. Boehner, pris en tenaille entre le «tea party» et la présidence, et même lâché par son allié, le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, qui l'a exhorté à transiger.

La Maison-Blanche faisait remarquer que les républicains, opposés par principe à toute hausse d'impôts, se seraient rendus responsables d'un alourdissement de la fiscalité s'ils avaient persisté dans leur refus de prolonger ce dispositif au delà de la fin de l'année.

S'adressant directement à ses compatriotes vendredi, le président a remarqué que «vous ne nous avez pas envoyé dans cette ville (Washington) pour des querelles partisanes ou pour savoir qui gagne ou perd», mais pour «améliorer un peu vos vies, faire ce qui est juste. Et heureusement, c'est la façon dont cette semaine s'est conclue».