Le président des États-Unis Barack Obama a ironisé lundi sur le refus des républicains d'alléger les impôts de la classe moyenne au nom de la responsabilité budgétaire, notant qu'ils avaient voté des réductions fiscales «massives» sous la présidence de George W. Bush.

Réclamant à ses adversaires en position de force au Congrès d'accepter une prorogation des allègements de contributions sociales expirant à la fin du mois pour la classe moyenne, M. Obama a dit être «perplexe» vis-à-vis des positions de certains élus, lors d'une intervention dans la salle de presse de la Maison Blanche.

«Certains républicains qui se sont opposés à l'idée de proroger ces allègements d'impôts ont dit qu'il fallait les compenser» par des coupes budgétaires, a remarqué le président, qui veut quant à lui faire payer davantage aux contribuables les plus aisés.

«Je ferai simplement remarquer que cela n'a pas toujours été leur position. Dans la décennie passée, ils n'ont pas éprouvé le besoin de compenser les réductions d'impôts massives accordées aux Américains les plus riches, ce qui est l'une des raisons pour lesquelles nos déficits sont si importants», a-t-il ajouté, en allusion aux réductions d'impôts promulguées par son prédécesseur George W. Bush en 2001 et 2003.

«Donc, permettez-moi d'être un petit peu perplexe lorsque j'entends des gens insister pour que ces allègements d'impôts soient compensés», a poursuivi le président, qui souhaite que le Congrès adopte une prorogation d'un dispositif négocié fin 2010 avec ses adversaires et expirant fin décembre.

M. Obama s'est dit déterminé à «faire en sorte que plus de 160 millions d'Américains ne voient pas leurs impôts augmenter le 1er janvier» et a souligné que «même si le taux de chômage a baissé le mois dernier, notre économie est toujours fragile et la situation en Europe a ajouté une incertitude» sur la reprise.

Il a aussi reconnu la nécessité de «faire des progrès contre le déficit», et s'est dit prêt à «travailler avec les républicains pour proroger les allègements d'impôts de façon responsable». «Je ne veux pas le faire d'une façon qui serait préjudiciable à l'économie».

Alors que le Sénat a déjà rejeté deux plans qui auraient permis de proroger ces allègements, la Maison-Blanche a augmenté la pression sur les élus en mettant en place lundi un compte à rebours sur son site internet, à l'issue duquel «si le Congrès n'agit pas, les impôts augmenteront».

Le même jour, le chef de la majorité démocrate à la Chambre haute, Harry Reid, a annoncé que son camp allait présenter un nouveau plan, moins ambitieux, en vue de rallier les votes des républicains. «Les démocrates ne renonceront pas à conserver de faibles impôts pour les classes moyennes», a-t-il dit.

Le plan sera «entièrement financé par un mélange de réductions budgétaires auxquelles les républicains ont déjà donné leur accord et d'une minuscule surimposition» des Américains les plus aisés, selon lui.

«Nous avons significativement réduit l'imposition des revenus supérieurs à un million de dollars et rendu (cet impôt) temporaire», a-t-il précisé.

Selon une source démocrate au Sénat, le nouveau plan aura un coût total de 180 milliards de dollars, contre 265 milliards auparavant. Côté recettes, «l'impôt sur les millionnaires» voulu par M. Obama est réduit à 2% au lieu de 3,25% dans le plan initial, selon la même source.