L'administration Obama a rejeté lundi des appels à la démission du camp républicain visant l'ambassadeur américain en Belgique après que ce dernier eut fait un rapprochement entre le conflit au Proche-Orient et l'antisémitisme en Europe.

L'ambassadeur des États-Unis en Belgique, Howard Gutman, lui-même de confession juive et fils d'un survivant de l'Holocauste, a déclaré la semaine dernière qu'une nouvelle forme d'antisémitisme était apparue en Europe en relation avec le conflit israélo-palestinien.

«Chaque nouvelle colonisation annoncée par Israël, chaque roquette lancée au-dessus de la frontière ou chaque attentat suicide dans un bus, et toute frappes en représailles, exacerbent le problème et constituent un revers pour ceux qui se battent ici en Europe contre l'intolérance», a-t-il déclaré lors d'une conférence sur l'antisémitisme.

Les deux favoris à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de novembre 2012, Mitt Romney et Newt Gingrich, ont demandé en réaction au président Barack Obama de relever l'ambassadeur de ses fonctions et accusé l'administration américaine ne pas soutenir suffisamment l'allié israélien.

Ces propos «illustrent l'incapacité de l'administration Obama à comprendre la campagne mondiale visant à déstabiliser Israël», a lancé M. Romney dans un communiqué.

«Nous lui faisons entièrement confiance», a rétorqué lundi un porte-parole du département d'État, Mark Toner, au sujet du diplomate. «Il a exprimé une opinion personnelle. Notre engagement envers Israël est inébranlable».

«Israël n'a pas de meilleur ami ni de plus grand allié que les États-Unis et nous condamnons l'antisémitisme sous toutes ses formes», a ajouté M. Toner.

L'ambassadeur a pour sa part publié un communiqué dans lequel il «regrette profondément que (ses) propos aient été mal interprétés». «Mon histoire personnelle et celle de ma famille sont le témoignage de la grande importance de ce sujet et de ma détermination sans faille à combattre l'antisémitisme», ajoute-t-il.