Le Sénat américain a adopté jeudi à l'unanimité de nouvelles sanctions visant la banque centrale iranienne, afin de renforcer celles déjà en vigueur contre le régime de Téhéran et l'obliger à renoncer à son programme nucléaire.

Par AFP

WASHINGTON - Le Sénat américain a adopté jeudi à l'unanimité de nouvelles sanctions visant la banque centrale iranienne, afin de renforcer celles déjà en vigueur contre le régime de Téhéran et l'obliger à renoncer à son programme nucléaire.

Les élus ont adopté, par 100 voix pour et aucune contre, ces nouvelles mesures, sous la forme d'un amendement au projet de loi de finances pour le Pentagone pour l'exercice budgétaire 2012, malgré les réticences de l'administration du président Barack Obama qui craint des perturbations sur le marché du pétrole.

La mesure, déposée par le sénateur républicain Mark Kirk et son collègue démocrate Robert Menendez, prévoit d'autoriser le président Barack Obama à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole. Ces entités ne pourraient plus travailler aux États-Unis.

Toutefois le président américain aurait l'autorité de déroger à ces sanctions en cas d'impératif de sécurité nationale ou pour des raisons humanitaires.

En outre, les sanctions ne s'appliqueraient que si le président décide qu'il y a suffisamment de pétrole provenant d'autres pays que l'Iran, afin de ne pas perturber le marché mondial de l'or noir.

«C'est l'occasion de se doter d'un outil diplomatique pacifique pour faire cesser la marche de l'Iran vers l'arme nucléaire», a dit M. Menendez peu avant le vote.

Les sénateurs avaient présenté ce texte peu après la publication par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'un rapport exprimant de «sérieuses inquiétudes» sur le programme nucléaire iranien début novembre.

L'Iran a rejeté le rapport de l'AIEA en affirmant que son programme nucléaire était uniquement à but pacifique.

Jeudi, lors d'une audition au Sénat, Wendy Sherman, la directrice politique du département d'État, a soulevé --face à la pression des sénateurs soutenant les sanctions contre la banque centrale iranienne-- le risque d'une déstabilisation du marché faisant monter les cours du brut.

Mme Sherman a précisé que le gouvernement fédéral pourrait soutenir «en temps utile» de telles sanctions.

Mark Toner, un porte-parole du département d'État, a ensuite enfoncé le clou, expliquant que l'amendement sénatorial, «sous sa forme actuelle, pourrait affaiblir l'effort» de sanctions.

Parallèlement, l'administration Obama avait annoncé la semaine dernière qu'elle avait imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran, frappant en particulier les secteurs bancaire et pétrolier, et mis en garde tous ceux, de par le monde, qui font des affaires avec l'Iran.

Une série de sanctions avait été adoptée en juin 2010 par le Congrès visant notamment à perturber l'approvisionnement en carburant de la République islamique qui importe une partie substantielle de son essence.