Le jeune Américain accusé de «tentative d'assassinat contre le président des États-Unis» dans le cadre de l'enquête sur des coups de feu tirés contre la Maison-Blanche, a comparu lundi devant une cour fédérale de Washington.

Cheveux longs et barbe noire épaisse, Oscar Ramiro Ortega-Hernandez, 21 ans, est apparu menotté en combinaison blanche de prisonnier.

Le juge fédéral Alan Kay a ordonné qu'il soit maintenu en détention sans caution et qu'une expertise psychiatrique soit réalisée pour sa prochaine comparution le 28 novembre.

Selon la plainte obtenue par l'AFP, qui cite un témoin ami du suspect, M. Ortega-Hernandez considérait le président Obama comme «le diable» dont «il fallait s'occuper». Selon lui, l'accusé «préparait quelque chose» et «ne s'arrêterait pas tant que ce ne serait pas fait»

M. Ortega-Hernandez s'est lui-même présenté comme «le Jésus-Christ des temps modernes que vous avez tous attendu», dans une vidéo d'amateur rendue publique par la chaîne CBS News.

Un autre témoin cité dans la plainte a indiqué que le suspect était devenu de plus en plus «agité», «convaincu que l'État fédéral complotait contre lui» et parlant du président Obama comme de «l'antéchrist».

Interpellé mercredi près d'Indiana en Pennsylvanie, à 300 km de la capitale, le suspect, domicilié dans l'Idaho, est accusé d'avoir tiré le 11 novembre plusieurs coups de feu en direction de la Maison-Blanche. Il encourt la prison à perpétuité.

Ce n'est que quelques jours après la date présumée des tirs qu'une balle a été retrouvée encastrée dans une vitre blindée du second étage de la Maison-Blanche, où réside la famille présidentielle. Mais le président Barack Obama, son épouse et leurs deux filles étaient absents au moment des tirs et personne n'a été blessé.

Le procureur George Varghese a rappelé les charges de «tentative d'assassinat du président des États-Unis» qui pèsent contre l'accusé, qui est déjà sous le coup d'une peine de prison avec sursis pour trafic de drogue. Il a demandé son maintien en détention en raison des «risques importants de fuite».

Comme M. Ortega-Hernandez indiquait au juge qu'il n'avait pas d'argent, un avocat commis d'office a été désigné pour le défendre. Celui-ci, David Bos, a tenté d'obtenir un non-lieu, arguant de l'absence de preuve.

«Les seules preuves viennent des témoins et ils n'identifient pas» M. Ortega-Hernandez, a déclaré l'avocat. En outre, «il n'y a pas d'indication» que les balles retrouvées aient été tirées le 11 novembre, a-t-il ajouté.

Le juge a rejeté cette demande estimant qu'il y a «suffisamment d'éléments pour que l'affaire se poursuive», avant de fixer la date de lundi pour la prochaine audience.