Un Américain, qui avait eu des contacts réguliers avec l'imam radical américano-yéménite Anwar al-Aulaqi, a été reconnu coupable lundi d'avoir tenté de fournir un «soutien matériel» au réseau Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), a annoncé la justice du Texas.

Barry Walter Bujol, un habitant de cet État du sud des États-Unis âgé de 30 ans, avait été inculpé en juin 2010 de «soutien matériel» à l'Aqpa et de «vol d'identité», après avoir été confondu par un agent du FBI qui avait repéré ses contacts réguliers avec l'imam al-Aulaqi, tué au Yémen le 30 septembre.

L'imam «avait répondu aux courriels de Bujol en lui envoyant un document intitulé +42 manières de soutenir le jihad+», indique le ministère de la Justice du Texas dans un communiqué citant l'accusation.

Le jeune homme avait été arrêté le 30 mai 2010 alors qu'il tentait d'embarquer, sur un bateau à destination du Moyen-Orient, du matériel --des cartes de téléphone pré-payées, des cartes SIM, des GPS, des publications militaires confidentielles-- destiné à Aqpa.

Tout ce matériel lui avait été fourni par l'agent du FBI sous couverture qui avait gagné sa confiance depuis novembre 2009 en se faisant passer pour un membre d'Aqpa, réseau basé dans le sud et le sud-est du Yémen.

Dans une vidéo diffusée lors du procès, qui se tenait devant un tribunal fédéral à Houston, Barry Walter Bujol annonce à sa femme qu'il la quitte afin de faire le «jihad», toujours selon le communiqué.

«Cette affaire et sa conclusion doit servir à dissuader et à envoyer un message clair à tous ceux qui envisagent de soutenir de manière illégale des organisations terroristes», indique le procureur Kenneth Magidson.

Bujol risque jusqu'à 20 ans de prison.

Considéré par les États-Unis comme une menace aussi grande que l'était Oussama Ben Laden, Anwar Aulaqi était soupçonné par Washington de liens avec les auteurs présumés de l'attentat manqué du 25 décembre 2009 sur un avion de ligne américain et de la fusillade qui a fait 13 morts sur une base texane en novembre 2009.