Le chef du Pentagone Leon Panetta a estimé lundi que la mise en oeuvre de coupes automatiques faute d'un accord au sein de la «super-commission» du Congrès chargée de trouver des économies amputerait le budget du Pentagone de près d'un quart en 2013, dans une lettre rendue publique.

«Pour l'exercice budgétaire 2013 (qui commence en octobre 2012, ndlr), la baisse des dépenses de défense serait de 23%» et de «près de 20%» sur les 10 prochaines années, affirme M. Panetta dans un courrier à deux sénateurs républicains de la commission de la Défense, John McCain et Lindsey Graham.

«Des coupes de cette magnitude seraient dévastatrices», puisqu'elles priveraient le Pentagone de 1000 milliards de dollars sur les 10 prochaines années, ajoute le secrétaire à la Défense.

Une «super-commission» créée en août dans le sillage de l'accord adopté au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette, doit trouver 1500 milliards de dollars d'économies sur 10 ans avant le 23 novembre, faute de quoi des mesures d'économie de 1200 milliards seront mises en oeuvre de façon automatique, dont la moitié sur le budget de la Défense.

Or ces 600 milliards de dollars de coupes potentielles, le Pentagone doit déjà faire face à 450 milliards d'économies sur cette période.

Le budget du Pentagone devait s'établir à 553 milliards de dollars en 2012, auxquels il faut ajouter 118 milliards pour les opérations de combat en Irak et en Afghanistan.

Si ce mécanisme est déclenché, le Pentagone devra «brutalement réduire la taille de l'armée», argue M. Panetta dans son courrier.

«Après 10 ans de telles économies, nous aurions la plus petite force terrestre depuis 1940, le plus petit nombre de navires depuis 1915 («moins de 230» contre 284 actuellement) et la plus petite armée de l'Air de l'histoire» du pays, détaille-t-il.

Des programmes en cours de développement comme le futur chasseur F-35 à capacité furtive ou le bouclier antimissile européen devront être abandonnés, de même qu'une des composantes de la dissuasion nucléaire américaine, ses missiles intercontinentaux afin de réaliser ces économies.