Par un soleil quasi printanier, une vingtaine de manifestants d'Occupy Wall Street ont quitté mercredi New York à pied, pour tenter de rallier Washington en deux semaines.

Surveillés à chaque pas par la police, les marcheurs, dont l'un était pieds nus, ont embarqué peu après à bord d'un traversier pour le New Jersey, première étape de leur longue marche, a constaté l'AFP.

Ils espérent arriver à Washington au plus tard pour le le 23 novembre, date à laquelle une commission du Congrès doit décider de prolonger ou non des réductions d'impôts qui selon les protestataires bénéficient seulement aux plus riches.

«Nous allons à Washington pour nous assurer que les milliardaires seront taxés», a expliqué Mae Fraser, 32 ans, peu avant d'embarquer sur le traversier avec son gros sac à dos.

Les marcheurs d'Occupy Wall Street, qui dénoncent les inégalités et le trop grand pouvoir de la finance et des 1% les plus riches, se sont fixés de parcourir environ 30 kilomètres chaque jour. Ils ont prévu de faire étape dans une douzaine de villes et villages et espèrent que leurs rangs grossiront le long du chemin.

Certains semblaient cependant mercredi plus enthousiastes qu'expérimentés, l'un d'eux tirant une petite valise à roulettes.

Owen Johnson, 22 ans, avait lui décidé de marcher pieds nus, expliquant qu'il n'avait pas pu trouver de chaussures assez confortables après un récent accident. «Et les chaussures que je fais ne tiennent pas», a-t-il expliqué.

Occupy Wall Street (OWS) campe depuis le 17 septembre sur un square du quartier de Wall Street à New York, et des campements similaires ont surgi dans une douzaine de villes américaines.

Le mouvement n'a pas de chef de file et refuse d'avoir des revendications précises.

«Pansements, vaseline, médicaments contre les coups de froid», nous avons tout», commentait mercredi Eric Carter, un auxiliaire médical participant à la marche.

«Les premiers jours seront les plus durs (...) mais quand nous aurons le rythme cela sera vraiment facile», a-t-il ajouté.

Les marcheurs ont prévu de raconter leur périple sur un blogue, et l'un d'eux portait même mercredi un panneau solaire pour recharger son téléphone portable.

Certains ne cachaient pas leur enthousiasme à laisser derrière eux Zuccotti park, sa musique quasi incessante et sa lourde présence policière.

«Emportez notre message à Washington», leur ont crié au départ des manifestants.