Un tribunal du Texas a refusé jeudi d'accorder les tests ADN à Hank Skinner, un condamné à mort marié à une Française qui espérait ainsi prouver son innocence, à six jours de la date prévue pour son exécution.

Le tribunal du 31e district du Comté de Gray, a «ordonné que la troisième demande de tests ADN d'Henry W. Skinner soit rejetée», peut-on lire, sans autre explication, dans le jugement dont l'AFP s'est procuré une copie.

Robert Owen, un des avocats du condamné, a annoncé à l'AFP qu'il ferait appel de ce jugement dans la journée devant une cour d'appel d'Austin (Texas, sud) et demanderait que l'exécution, prévue le 9 novembre, soit suspendue.

Henry «Hank» Skinner, marié à la Française Sandrine Ageorges, a été condamné à la peine capitale pour les meurtres le soir du Nouvel An 1993 de sa compagne d'alors, battue à mort, et des deux fils de celle-ci, poignardés.

M. Skinner, 48 ans, dont 16 passés dans le couloir de la mort, a toujours nié avoir commis ce triple meurtre et a demandé à la justice que des tests ADN soient réalisés sur des éléments de preuve qui n'ont jamais été analysés.

Son avocat s'est dit jeudi «profondément déçu», mais a assuré «garder espoir» que la cour d'appel d'Austin lui accorde ces tests ADN. Il s'appuie sur une loi, approuvée au printemps dernier par le Congrès texan, qui retire l'argument sur lequel s'était fondé un précédent refus de tests ADN.

Avec le texte précédent, M. Skinner s'était vu refuser ces analyses au motif que c'était de sa responsabilité si celles-ci n'avaient pas été réalisées au moment du procès en 1995.

«C'est maintenant à la cour d'appel d'accorder au dossier de M. Skinner toute la réflexion nécessaire pour s'assurer d'un résultat convenable», a déclaré Me Owen dans un communiqué. «Nous sommes confiants qu'avec un examen minutieux, la Cour pourra conclure que des tests ADN sont nécessaires dans ce cas pour s'assurer de la fiabilité du verdict», a-t-il ajouté.

«A présent, la Cour d'appel doit arrêter l'exécution programmée au 9 novembre plutôt que de se presser dans une décision hâtive et irréfléchie», a préconisé l'avocat.

«Les enjeux dans cette affaire sont trop élevés pour laisser exécuter M. Skinner sans lui donner une juste chance» de convaincre que le tribunal «a fait une grave erreur» en rejetant les tests ADN, a-t-il dit.

Dix-sept élus, anciens procureurs et juges avaient demandé la semaine dernière, dans une lettre commune, que ces tests ADN soient réalisés «avant de procéder à son exécution».