Herman Cain, un des favoris de la primaire républicaine américaine, a reconnu mardi qu'il y avait eu un arrangement dans les années 1990 avec une femme qui l'accuse de harcèlement sexuel, tout en dénonçant une campagne de «diffamation» visant à saboter sa candidature.

Herman Cain, seul Noir parmi les huit candidats républicains et récent chouchou des sondages, a assuré lundi lors de plusieurs interviews n'avoir «jamais agressé quiconque sexuellement» suite aux révélations dimanche, dans le journal Politico, de deux affaires de harcèlement sexuels.

Mais alors qu'il avait dans un premier temps assuré ne pas se souvenir d'un quelconque accord à l'amiable avec ses accusatrices pour mettre fin à ces affaires, il a changé de discours au cours des dernières 24 heures.

Dans la soirée de lundi, M. Cain a admis sur la chaîne PBS se rappeler qu'un «arrangement» avait été passé entre une femme qui l'accusait de gestes déplacés et l'Association patronale des restaurateurs dont il était alors à la tête.

«Je savais qu'un arrangement avait été passé. Mais comme (la somme) était minime, cela n'est pas passé directement par moi», a déclaré cet ancien patron d'une chaîne de pizzerias âgé de 65 ans.

Mardi matin, sur CNN, M. Cain est entré davantage dans les détails: «Je ne me souviens pas exactement de la somme, mais au fur et à mesure des négociations avec mon avocat, (l'avocat de l'accusatrice) a réalisé que, faute de témoin, sa plainte ne tenait pas la route».

L'une des deux femmes qui accusent M. Cain souhaite la levée de la clause de confidentialité à laquelle elle est tenue, pour pouvoir s'expliquer, a indiqué son avocat, Joel Bennett, au Washington Post.

«C'est frustrant d'entendre M. Cain s'en prendre aux deux plaignantes alors que ma cliente ne peut rien dire à cause d'une clause de confidentialité», lié à l'accord passé avec la femme, a dit l'avocat.

«En 40 ans de carrière, il n'y a eu qu'une plainte pour harcèlement sexuel. Une seule», a pourtant déclaré le candidat sur CNN. «Pourquoi en parler maintenant? Il est évident que quelqu'un a encouragé ces personnes à évoquer l'affaire alors que je me débrouille si bien dans cette campagne pour l'investiture républicaine».

«Je suis persuadé qu'il s'agit d'une campagne de diffamation», a-t-il affirmé, déclarant «n'avoir aucune idée» de l'origine de ces accusations.