Les candidats à la primaire républicaine attaquaient en coeur le plan économique de l'homme d'affaires Herman Cain, lors du débat de mardi soir, en affirmant que ses projets créeraient nécessairement une hausse d'impôts.

L'ancien gouverneur du Masschusetts Mitt Romney était aussi ciblé par ses adversaires, en raison de son appui à une loi sur l'assurance-santé publique dans son État d'origine.

Ils tentent ainsi de stopper la progression de M. Cain, qui a pris les devants dans la course après des débuts timides, et de Mitt Romney, l'un des favoris depuis le début des primaires

Michele Bachmann, représentante du Minnesota, a mené l'assaut mardi soir, affirmant que la proposition de fixer la taxe fédérale sur les ventes à neuf pour cent n'était qu'un premier pas, et que Cain voudrait l'augmenter à nouveau dans le futur.

L'ancien sénateur et candidat à la primaire Rick Santorum a attaqué Herman Cain à l'aide d'une étude économique selon laquelle 84 pour cent des Américains devraient verser davantage d'argent au fisc en vertu du plan.

M. Santorum et le gouverneur du Texas, Rick Perry, s'en sont également pris au système de santé du Massachusetts, l'État de Mitt Romney, duquel les démocrates se sont inspirés pour leur propre loi fédérale sur l'assurance-santé.

M. Perry a affirmé que M. Romney manquait d'honnêteté quant à son apport à la loi tandis que M. Santorum s'est fait plus direct encore, affirmant que M. Romney n'avait aucune crédibilité.

De son côté, M. Cain a affirmé que les accusations lancées par ses concurrents étaient fausses. Son plan fait l'objet de critiques parce que les lobbyistes et les comptables profitent de la fiscalité actuelle, s'est-il défendu.

M. Cain, ancien PDG de la chaîne de pizzerias Godfather's Pizza, n'a jamais occupé de fonction publique, mais il a réussi à rallier le soutien des militants conservateurs en tant qu'animateur de radio et conférencier.

Ses prises de positions sont de plus en plus scrutées, alors que les sondages le placent ex-aequo avec Mitt Romney, le présumé leader de la course républicaine.

M. Romney a fait preuve de son talent d'orateur dans les débats précédents. Il collecte des fonds de façon continue et rallie progressivement le soutien de l'establishment républicain à travers le pays, de même que dans les premiers États à voter lors des primaires.

Mais cela n'empêche pas la base du parti de continuer de se chercher un autre candidat. Michelle Bachmann a eu son heure gloire après une bonne performance lors du débat au New Hampshire, mais les soutiens nationaux n'ont pas suivi et sa candidature est tombée à plat. Rick Perry, dont la candidature a été saluée par une majorité de républicains lors de son entrée dans la course en août, a vu sa campagne piquer du nez après une série de bévues.

Tous ces candidats tentent d'obtenir l'investiture républicaine en vue d'affronter le président Barack Obama lors de l'élection présidentielle de 2012. Plusieurs électeurs indépendants suivent les débats républicains pour évaluer le poids des différents candidats.

L'attention se concentrait mardi soir sur Herman Cain et sur son plan de réforme fiscale «9-9-9», qui est au coeur de sa campagne. Son plan prévoit d'abolir le code des impôts actuel pour le remplacer par un impôt de 9 pour cent pour les travailleurs et les entreprises, de même que par une taxe de vente nationale de 9 pour cent.

Alors que tous les yeux sont rivés sur lui, M. Cain a dû s'excuser pour des commentaires faits au cours du week-end, dans lesquels il avait appelé à la construction d'une clôture électrifiée le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Lors d'un arrêt de campagne lundi en Arizona, M. Cain est apparu avec le shérif du comté de Maricopa, Joe Arpaio, un opposant virulent à l'immigration illégale.

«C'était une blague», a dit Herman Cain lors d'une conférence de presse. «Je m'excuse si j'ai offensé qui que ce soit. Mea culpa, mea culpa, mea culpa.»

Le dossier de l'immigration s'est déjà invité dans la campagne et a contribué à la chute d'une autre étoile montante du Parti républicain. Rick Perry a eu du mal à expliquer pourquoi il avait signé une loi ayant pour effet de diminuer les droits de scolarité imposés aux immigrants illégaux dans les universités texanes.

Quand il est entré dans la course, M. Perry se classait au sommet de nombreux sondages nationaux. Mais sa popularité a retombé après de mauvaises performances lors des débats avec ses adversaires républicains.

Herman Cain semble être la nouvelle solution de rechange face à Mitt Romney, dont plusieurs militants conservateurs se méfient à cause de son soutien au droit à l'avortement et aux droits des homosexuels, et parce qu'il a défendu une réforme de la santé au Massachusetts qui a servi de modèle à la réforme nationale promue par le président Obama.

En plus d'Herman Cain, les autres candidats qui participent au débat de mardi soir au casino Venetian sont Mitt Romney, Rick Perry, Michele Bachman, le représentant du Texas Ron Paul, l'ancien gouverneur de la Pennsylvanie Rick Santorum et l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich.