Les primaires républicaines pour la présidentielle américaine de 2012 devraient commencer plus tôt que prévu aux États-Unis, une bonne nouvelle pour Mitt Romney et Rick Perry conscients de la vulnérabilité de leur statut de favoris.

Vendredi, les responsables républicains de Floride ont décidé d'organiser leurs élections primaires le 31 janvier. La décision devrait entraîner d'autres États comme l'Iowa à tenir leurs propres consultations encore plus tôt.

«Ils donnent l'avantage aux candidats qui sont en tête dans les sondages», avait déploré jeudi sur la chaîne Fox, le candidat Rick Santorum qui enregistrait une moyenne de 3% d'intentions de vote cette semaine selon le blogue politique FiveThirtyEight.

Le professeur de sciences politique de l'université de l'Iowa, Tim Hagle, ne «pense pas que les petits candidats vont jeter l'éponge à cause de cela, mais cela va leur compliquer la tâche».

En effet, les candidats de second plan auront moins de temps --et pourront récolter moins de fonds-- pour se préparer à la bataille des primaires.

Les favoris aux coffres bien remplis comme MM. Romney et Perry pourraient en tirer avantage, à un moment où ni l'un ni l'autre ne se sont imposés comme le candidat évident.

Submergé par une déferlante de critiques, le gouverneur du Texas, Rick Perry, a perdu sa position de favori cette semaine. Mais son rival, Mitt Romney, passé en tête, n'a pas pour autant surgi au dessus de la mêlée.

«Cela rend nombre de républicains nerveux. Et certaines de ces personnes recherchent le parfait candidat. Mais le parfait candidat n'existe tout simplement pas», estime Tim Hagle.

Selon une moyenne de plusieurs sondages nationaux réalisés cette semaine par FiveThirtyEight, M. Romney obtient 22% des intentions de vote contre 21,7% pour Rick Perry. Mais ce dernier chute brutalement de 6,7% par rapport à la semaine précédente, et son rival n'engrange que 1,4%.

Rick Perry avait fait une entrée remarquée dans la course à l'investiture en août, se propulsant immédiatement en tête des sondages. Mais les critiques de ses adversaires, notamment au sujet de ses positions sur l'immigration, ont fait fléchir le Texan.

De son côté, Mitt Romney, l'ex-gouverneur du Massachusetts au profil plus lisse, ne convainc pas nombre d'électeurs républicains. Le «tea party» et ses idées ultraconservatrices continuent de faire recette en raison d'une économie toujours moribonde avec un taux de chômage en panne à 9,1%.

Au-delà du cercle des candidats déclarés, certains donateurs républicains peu enchantés par les prétendants actuels supplient le très populaire gouverneur du New Jersey, Chris Christie, d'entrer dans la course.

Dans un discours aux accents très présidentiels à la Bibliothèque Ronald Reagan en Californie (ouest), M. Christie a répété mardi qu'il n'était pas candidat... tout en se gardant d'exclure définitivement la possibilité.

Enfin, après l'effondrement dans les sondages de la candidate du «tea party» Michele Bachmann, les ultraconservateurs pourrait se rabattre sur une éventuelle candidature de la star du mouvement Sarah Palin. Mais celle-ci prolonge encore le jeu de devinettes.

Après la décision vendredi de la Floride, les retardataires vont devoir se décider rapidement.

De son côté, Barack Obama candidat à sa succession n'a pas d'adversaire démocrate à affronter. Mais il fait campagne activement à travers le pays pour les élections du 6 novembre 2012.