Un mois après son entrée en lice dans la course à la Maison Blanche, Rick Perry, candidat à l'investiture républicaine, caracole toujours en tête des sondages malgré les attaques répétées de ses adversaires qui cherchent son talon d'Achille.

Auréolé d'un «miracle» économique dans son État du Texas, le gouverneur Perry peut se targuer d'un taux de chômage de 8,4% dans son fief, soit presque un point de moins que la moyenne nationale, ce qui constitue sa meilleure chance de s'en prendre en novembre 2012 à Barack Obama.

Mais le candidat ultra-conservateur s'est attiré ces derniers jours de violentes critiques de la part des autres candidats républicains, après avoir comparé à plusieurs reprises la très populaire Sécurité sociale (prestations retraites) à une escroquerie à la Madoff.

Selon un sondage Gallup publié vendredi, les propos de M. Perry n'entament pas sa cote chez les républicains, dont 19% disent même qu'ils leur donnent encore plus envie de voter pour lui.

Chez les centristes - indispensables pour tout candidat présidentiel -, 32% affirment en revanche qu'il ne soutiendront pas M. Perry à cause de ses déclarations sur la Sécurité sociale.

Mais il en faut plus pour faire fléchir le républicain, qui campe sur ses positions dans une interview au magazine Time: «je ne me sens pas particulièrement inquiet au point d'avoir à retirer mon affirmation factuelle selon laquelle la Sécurité sociale, telle qu'elle existe aujourd'hui, est en panne».

Selon une moyenne des sondages calculée par le site RealClearPolitics, M. Perry (30,9%) mène la course à l'investiture républicaine devant Mitt Romney (19,9%) et Michele Bachmann (11,3%).

«La question de la Sécurité sociale ne lui fera pas de tort chez les électeurs républicains», estime John Pitney, professeur de sciences politiques au Claremont McKenna College. M. Pitney rappelle qu'en 1980 Ronald Reagan avait été attaqué par les démocrates sur le même sujet, en vain.

Reste que le républicain modéré Mitt Romney exploite le filon au maximum, défendant la Sécurité sociale, vache sacrée pour l'électorat du troisième âge. Dans plusieurs communiqués, M. Romney a rappelé que M. Perry avait promis par le passé de «démanteler» ce symbole de l'État providence.

Le Texan essuie une autre volée de bois vert pour avoir imposé par décret dans son État la vaccination des jeunes filles contre le virus sexuellement transmissible du papillome humain (VPH), vecteur de cancer.

Attaqué mardi lors d'un débat télévisé par la candidate Michele Bachmann, il a regretté ce décret qui mécontente l'électorat chrétien ultra-conservateur.

Mais Mme Bachmann l'a surtout accusé d'avoir imposé ce décret en échange de fonds de campagne versés par le laboratoire Merck, fabricant du vaccin. Or, l'ex-chef de cabinet du gouverneur travaille chez Merck.

M. Perry s'est défendu maladroitement en expliquant que Merck ne lui avait versé que 5 000 dollars. «Si vous dites que je peux être acheté pour 5 000 dollars, je suis offensé», a-t-il rétorqué.

Plus généralement, le positionnement radical de M. Perry alarme certains républicains qui s'interrogent sur ses chances de devenir président et qui se tournent vers d'autres candidats, ravis de recueillir de nouveaux alliés contre le gouverneur du Texas. Tim Pawlenty, un ex-candidat à la primaire qui a jeté l'éponge, vient ainsi d'annoncer qu'il soutenait M. Romney.

Alors que les primaires doivent commencer en février, reste une inconnue de taille pour M. Perry: la décision que prendra à la fin du mois une autre ultra-conservatrice, Sarah Palin, qui pourrait décider d'entrer aussi dans la course.