Le président des États-Unis Barack Obama va soumettre dès lundi au Congrès le plan pour relancer l'économie et l'emploi qu'il a annoncé jeudi dernier face aux élus, a annoncé dimanche un haut responsable de la Maison Blanche.

M. Obama a prévu d'annoncer lundi depuis le cadre solennel de la roseraie de la Maison Blanche qu'il enverrait le soir même au Congrès l'«American Jobs Act» (projet de loi pour l'emploi américain), un ensemble législatif de 447 milliards de dollars, a précisé ce responsable sous couvert de l'anonymat.

À la même occasion, M. Obama va renouveler son appel «au Congrès pour qu'il adopte ce projet de loi, qui contient le genre de propositions pour faire croître l'économie et créer des emplois qui ont été soutenus par les deux partis (républicain et démocrate, NDLR) dans le passé», selon la même source.

Cette allocution s'inscrit dans le cadre de l'offensive tous azimuts que M. Obama mène afin de convaincre le Congrès, et en particulier ses adversaires républicains qui contrôlent la Chambre des représentants, de donner leur aval à ces mesures.

Vendredi, il s'était rendu en Virginie pour défendre avec passion ce dispositif face à 8900 personnes rassemblées dans une université. Il a prévu de se déplacer mardi dans l'Ohio, un autre État stratégique sur la carte électorale américaine, pour une réunion du même genre.

Jeudi, devant le Congrès, M. Obama avait assuré que son plan, prévoyant en particulier 240 milliards de dollars d'allègements fiscaux pour les PME et les contribuables, mais aussi des investissements dans les infrastructures, l'assurance-chômage et la formation, était de nature à donner un «électrochoc» à une économie encore loin d'avoir effacé les conséquences de la récession de 2007-2009.

Les chefs républicains au Congrès, qui ont mené un combat sans merci contre la Maison Blanche au début de l'été sur le relèvement de la dette et la lutte contre les déficits, tout en restant prudents, ont fait part de leur volonté de trouver un accord sur les mesures les plus consensuelles du plan Obama.

Les investissements du plan de relance de 787 milliards de dollars, adopté début 2009, n'ont pas eu l'effet escompté par la Maison Blanche qui espérait un taux de chômage rabaissé sous les 8%. Deux ans et demi après, les demandeurs d'emploi représentent encore 9,1% de la population active, un gros point noir dans le bilan de M. Obama, candidat a sa réélection en novembre 2012.

Si M. Obama a assuré dans son discours de jeudi que son plan «sera(it) financé» par des mesures d'économies budgétaires, nombre de républicains ont émis des doutes.

Les économies en question reposent sur un plan de réduction des déficits que le président a promis de présenter le 19 septembre.

Le président de la chambre basse John Boehner et le chef de la majorité républicaine Eric Cantor ont écrit vendredi à M. Obama pour annoncer leur intention de greffer des éléments au plan proposé. Les républicains espèrent que le plan emploi de M. Obama ne relève pas du «tout ou rien».

Toutefois, la lettre précise que les idées du président «méritent considération» et appelle à trouver un «terrain d'entente».