Le suspense autour des ambitions présidentielles de Sarah Palin prendra fin cet automne. L'ex-gouverneure de l'Alaska pourrait même profiter du long congé de la fête du Travail pour signaler ses intentions. Après tout, elle sera en Iowa et au New Hampshire, deux des États-clés de la course à l'investiture républicaine.

Sarah Palin briguera la présidence en 2012. Ladd Ventling et sa partenaire, Polly Doolittle, en sont persuadés.

Et ce n'est pas seulement un voeu pieux, assurent ces bénévoles du groupe Organize4Palin, qui sillonnent les comtés de l'Iowa afin de mobiliser les républicains de cet État rural du Midwest en vue de la campagne éventuelle de l'ex-gouverneure d'Alaska.

Leur militantisme leur aura non seulement permis de jauger la popularité de Sarah Palin en Iowa, mais également de converser à plusieurs reprises avec son mari Todd et elle. Et c'est de ces contacts privilégiés qu'ils tirent leur conviction à propos des ambitions présidentielles de l'ancienne colistière de John McCain.

«Ce sont des personnes très honorables, dit Ladd Ventling au cours d'une conversation téléphonique. Si elle n'avait pas l'intention d'être candidate, nous pensons qu'ils nous auraient dit «merci pour tout ce que vous avez fait pour nous, mais vous pouvez arrêter».»

Et c'est ainsi que Ladd Ventling et Polly Doolittle seront suspendus aux lèvres de Sarah Palin ce soir lorsque celle-ci prendra la parole à l'occasion d'un rassemblement du Tea Party à Indianola, une ville d'Iowa située non loin de Des Moines, capitale de l'État.

Les représentants des médias seront également tout ouïe, au cas où l'oratrice choisirait cette occasion pour chambouler la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012.

Deux «signes»

Dianne Bystrom, politologue à l'Université d'État de l'Iowa, ne s'attend pas à une annonce spectaculaire. Mais elle serait moins étonnée qu'elle l'aurait été il y a deux ou trois semaines si Sarah Palin évoquait la possibilité d'une candidature.

«Je commence à penser qu'elle pourrait se lancer dans la course. Jusqu'à tout récemment, j'étais pourtant convaincue qu'elle ne le ferait pas», dit-elle.

L'universitaire mentionne deux «signes» qui ont ébranlé sa certitude. Le premier est la décision de Sarah Palin d'effectuer un retour en Iowa pendant le long week-end de la fête du Travail, début traditionnel des campagnes électorales aux États-Unis.

Le deuxième «signe» est la diffusion sur l'internet d'une publicité réalisée par l'équipe de Sarah Palin et intitulée «Iowa Passion». La pub d'environ deux minutes revient sur l'accueil enthousiaste réservé par les gens d'Iowa à l'héroïne du Tea Party lors de sa dernière visite dans cet État, il y a trois semaines.

«C'est une pub réalisée de façon très professionnelle», dit Dianne Bystrom, qui y a notamment relevé la présence d'un nombre étonnant de personnes issues des minorités («Il y a plus de diversité dans cette pub qu'il y en a en Iowa en réalité», ironise-t-elle.)

«En tant que politologue qui étudie les publicités politiques depuis quelque 20 ans, je vois dans cette annonce le désir d'une candidate de courtiser un électorat plus large. C'est, à mon avis, une indication qu'elle pourrait déclarer sa candidature.»

Après son discours en Iowa, Sarah Palin se rendra lundi au New Hampshire, autre État qui jouera un rôle important dans la course à l'investiture républicaine. Elle prendra la parole à l'occasion d'un autre rassemblement organisé par le Tea Party.

»À la recherche d'un candidat fort»

Il se peut évidemment que Sarah Palin ait décidé de participer à ces activités dans le seul but d'attirer sur elle les projecteurs des médias. Elle n'en serait pas à sa première manoeuvre du genre.

Mais Ladd Ventling et Polly Doolittle refusent de voir dans les plans de Sarah Palin autre chose qu'une détermination farouche à défendre ses idées. Il n'est surtout pas trop tard, selon eux, pour que leur candidate favorite se lance dans la course aux côtés des principaux prétendants républicains en lice, les Rick Perry, Mitt Romney et Michele Bachmann.

«Ronald Reagan a déclaré sa candidature à la mi-novembre, dit Polly Doolittle. Les gens sont encore à la recherche d'un candidat fort. Ils sont loin d'avoir fait leur choix.»

66%

Pourcentage des républicains qui sont satisfaits des candidats déclarés à l'investiture républicaine.

Sources : Associated Press/GFK

11%

Pourcentage des républicains qui appuient Sarah Palin contre 24% pour Rick Perry et 18% pour Mitt Romney.

Source: Quinnipiac

41%

Pourcentage des républicains qui excluent la possibilité de voter pour Sarah Palin.

Source: Pew Research Center