Le gouverneur du Texas et candidat à la présidentielle américaine de 2012 Rick Perry a assuré que la mise en place de nouvelles mesures de relance de l'économie avant l'élection constituerait une action «déloyale et traîtresse» du président de la la banque centrale.

«Si ce type (Ben Bernanke) crée encore de la monnaie entre maintenant et l'élection, je ne sais pas ce que vous ici dans l'Iowa vous pourriez lui faire, mais au Texas nous le traiterions assez mal», a assuré lundi le républicain Rick Perry en déplacement de campagne dans l'Iowa.

«Créer plus de monnaie pour influer sur la politique en ce moment particulier de l'histoire américaine serait en quelque sorte perfide ou traître à mon sens», a dit à des partisans le gouverneur ultra-conservateur du Texas.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a répliqué mardi: «quand on est candidat à la présidence, il faut faire attention à ce qu'on dit, car les mots ont plus d'impact». «Nous prenons très au sérieux l'indépendance de la banque centrale», a-t-il ajouté devant les journalistes qui accompagnent le président Barack Obama dans sa tournée de trois États du Midwest.

Les commentaires de Rick Perry, qui s'est officiellement porté candidat ce week-end et semble être un des trois favoris de son parti, ont été repris dans une vidéo largement diffusée mardi sur internet.

Les critiques ont aussi fusé sein même du camp républicain.

Tony Fratto, un ancien porte-parole du président George W. Bush, a jugé les propos de M. Perry «déplacés et indignes d'un président» sur sa page Twitter lundi soir, estimant le lendemain, que Ben Bernanke «n'agissait pas en fonction de la politique».

L'ancien stratège politique de George W. Bush, Karl Rove, a jugé sur la chaîne conservatrice Fox News Business que les commentaires de Rick Perry donnaient l'impression qu'il allait emmener M. Bernanke «derrière une grange pour le passer à tabac».

«Accuser Bernanke d'être un traître à son pays-- la trahison est un crime passible de la peine de mort-- et lui dire qu'il va être traité d'une bien sale manière s'il se rend dans le Texas, ce n'était pas présidentiel et c'était inutile», a-t-il insisté. Pour M. Rove, ce genre de sortie va amener les gens à se demander «s'il ne va pas agir comme un cow-boy».

Rick Perry s'en est pris également au président Barack Obama indiquant que «le seul travail pour lequel il se fait du souci c'est le sien», tout en le qualifiant de «plus grande menace qu'ait jamais connue notre pays», selon la chaîne de télévision ABC.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de l'équipe de campagne de Rick Perry, Mark Miner, a indiqué mardi que «le gouverneur avait exprimé sa frustration envers l'actuelle situation économique et le niveau des dépenses toujours engagées sans aucun contrôle par Washington».

Les propos de Rick Perry concernant le président de la banque centrale américaine interviennent alors que les électeurs républicains sont de plus en plus sceptiques à propos du rôle de la Réserve fédérale (Fed) dans la reprise de l'économie américaine et que l'inquiétude des Américains grandit quant à un taux de chômage qui ne fléchit pas.