L'Australien suspecté de s'être introduit dans une villa de Sydney pour accrocher une fausse bombe au cou d'une adolescente et arrêté aux États-Unis lundi, a été retrouvé grâce aux courriels envoyés depuis sa messagerie américaine, indiquent des documents de justice.

Paul Douglas Peters, 50 ans, a été arrêté et placé en détention à Louisville, dans le Kentucky, à l'issue d'une opération conjointe avec le FBI.

Une audience, fixée au 14 octobre, devra déterminer si le suspect sera extradé en Australie pour y être jugé. Son avocat, Scott Cox, a indiqué devant le tribunal que son client était un «avocat» et un «banquier d'investissement» de «bonne réputation» en Australie.

Le 3 août, un homme avait accroché autour du cou de Madeleine Pulver, une adolescente australienne issue d'une des plus riches familles de Sydney, un engin ressemblant à une bombe. Le malfaiteur avait disparu après avoir fixé le collier qui contenait une note.

«De puissants explosifs sophistiqués se trouvent à l'intérieur» du collier, disait la note, selon les documents de justice rendus public aux États-Unis. La note disait aussi de ne pas prévenir les autorités et d'attendre les instructions qui seraient données par mail. La note évoquait sans plus de précision une «somme précise» mais aucune demande de rançon n'était finalement parvenue à la famille de Madeleine.

Les procureurs américains ont indiqué que l'adresse email jointe à la note avait été un élément clé pour retrouver la trace de Paul Douglas Peters.

Les enquêteurs ont ainsi déterminé que le compte mail avait été ouvert à partir d'une adresse IP liée à l'aéroport de Chicago.

Le compte mail avait ensuite été utilisée trois fois dans l'après-midi du 3 août dans les environs de la maison où le malfaiteur avait fait irruption, une fois dans une bibliothèque et deux fois dans un magasin de location de vidéos.

Des bandes vidéos provenant de caméras de surveillance ont permis de retrouver la voiture utilisée par le malfaiteur, une Range Rover immatriculée au nom de Paul Douglas Peters.

Le suspect a quitté l'Australie pour les États-Unis le 8 août, soit cinq jours après les faits, et alors qu'il n'était pas encore considéré comme impliqué dans cette affaire.

Cette avancée majeure a ensuite permis de mettre en évidence le fait que le suspect s'était envolé pour Chicago, puis pour Louisville où il a été interpellé.

Ce fait divers avait tenu l'Australie en haleine.

Des équipes de démineurs, des policiers et des ambulanciers étaient restés aux côtés de Madeleine pendant une dizaine d'heures, jusqu'à ce que les équipes aient écarté toute dangerosité de l'engin, qui s'était avéré être une fausse bombe.

L'Australie va demander l'extradition du suspect, a précisé la police australienne, ajoutant qu'il était encore trop tôt pour connaître ses motifs.

Photo: AP

Madeleine Pulver