Les dépouilles des 30 militaires américains tués lorsque leur hélicoptère s'est écrasé samedi en Afghanistan sont arrivées mardi aux États-Unis, où elles ont été accueillies par le président Barack Obama.

«Deux (avions militaires) C-17 transportant les dépouilles de nos soldats sont arrivés à la base aérienne militaire de Dover» dans le Delaware (est), a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone, le colonel Dave Lapan.

Les deux avions ont atterri entre 10H00 et 10H30, et transportaient aussi les dépouilles des Afghans tués. En tout, le crash de l'hélicoptère a fait 38 victimes.

La plupart des victimes sont des Navy Seals provenant de la même unité d'élite qui a éliminé Oussama Ben Laden début mai au Pakistan.

M. Obama s'est rendu sur place pour une visite solennelle non annoncée et il a «présenté ses respects» aux soldats tombés au combat, a indiqué la Maison Blanche.

Il a ensuite rencontré pendant un peu plus d'une heure quelque 250 proches des victimes, à qui il a adressé ses «condoléances» et exprimé «sa profonde reconnaissance pour le sacrifice et le travail» des soldats.

Le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, le chef d'état-major interarmées, l'amiral Michael Mullen, et le commandant de la Marine, l'amiral Gary Roughead, ont participé à une cérémonie d'hommage, qui a été fermée aux médias malgré de nombreuses demandes de leur part pour y assister.

Le président Obama avait levé en 2009 l'interdiction de couvrir le retour des dépouilles de soldats morts à l'étranger, laissant aux familles le choix d'autoriser ou non la présence de la presse.

Mais les 30 militaires américains tués samedi n'ont pas pu être identifiés «en raison de la nature catastrophique de l'accident», a expliqué le Pentagone, et leurs proches n'étaient par conséquent pas en position de donner ou non leur accord à une couverture médiatique.

«Nous ne sommes pas prêts à publier leurs noms pour le moment», a expliqué le colonel Lapan, refusant de commenter des informations selon lesquelles des hauts responsables des forces spéciales avaient fait pression pour que les noms ne soient pas révélés.

En revanche, des responsables du Pentagone ont confirmé cette information à l'AFP sous couvert d'anonymat.

«Le patron des forces spéciales a exprimé des inquiétudes concernant la sécurité des membres de l'unité ainsi que celle de leurs familles et des proches des soldats décédés», a indiqué un responsable.

Selon les autorités afghanes, l'hélicoptère a été abattu par un tir de roquette dans un piège tendu par les talibans. Le Pentagone a parlé pour sa part de «spéculation», disant attendre qu'une enquête soit diligentée.

Ce crash est l'incident le plus meurtrier pour la coalition occidentale depuis le début du conflit afghan il y a bientôt dix ans. Il porte un coup terrible aux forces spéciales américaines, placées au coeur de la stratégie des Etats-Unis en Afghanistan, où elles mènent chaque nuit de nombreux raids.