Le magnat des médias Rupert Murdoch présente ses excuses pour le scandale des écoutes téléphoniques pratiquées dans un de ses tabloïds, dans un encart à paraître samedi dans la presse britannique et communiqué vendredi à l'AFP.

«Le travail du News of the World (le tabloïd au coeur du scandale NDLR) était de demander des comptes aux autres. Mais il a failli quand il a fallu qu'il en rende lui-même», écrit M. Murdoch dans cet encart intitulé «Nous sommes désolés» et signé de sa main.

«Nous sommes désolés pour les fautes graves qui ont été commises», poursuit le texte. «Nous sommes profondément désolés par les souffrances causées à ceux qui en ont été victimes», ajoute-t-il.

«Je réalise que des excuses ne suffisent pas», souligne encore le magnat américano-australien qui promet «dans les jours à venir» «des mesures concrètes supplémentaires» et de «faire amende honorable».

Cet encart sera publié dans le Sun et le Times, deux des quotidiens du groupe, mais aussi chez ses concurrents: Daily Mail, Daily Telegraph, Financial Times, Independent et Guardian, le quotidien de gauche qui est à l'origine d'une partie des révélations sur cette affaire.

Un deuxième encart, dans lequel le groupe décrira les mesures prises pour «enquêter (sur)... et réparer» les erreurs commises et «pour instaurer une politique et des pratiques capables d'empêcher» de nouvelles dérives, doit paraître dimanche ou lundi, selon le communiqué publié par News International, la division britannique du groupe Murdoch.

Gage de cette volonté de réparation, Rupert Murdoch a rencontré vendredi dans un hôtel londonien la famille de Milly Dowlers, une adolescente retrouvée assassinée en 2002 peu après sa disparition pendant laquelle sa messagerie avait été écoutée, selon la police.

Certains des messages du portable avaient même été effacés, donnant aux parents et aux enquêteurs le faux espoir que Milly pouvait toujours être en vie, une révélation qui a suscité l'indignation et contribué à relancer le scandale qui secoue désormais le groupe Murdoch au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie.

M. Murdoch a présenté ses excuses «sincères et sans réserve», selon l'avocat de la famille.

À sa sortie de l'hôtel, le magnat a cependant été conspué par quelques manifestants aux cris de «Honte à vous!». Assailli par les journalistes, il s'est refusé à tout commentaire, soulignant qu'il s'agissait d'une «rencontre privée».

Pour tenter de calmer la tempête, Rupert Murdoch a dû également «sacrifier» vendredi l'une de ses protégées Rebekah Brooks, numéro deux de News International, qui a démissionné.

En l'espace de dix jours il a dû aussi fermer le News of the World, soupçonné d'avoir écouté quelque 4000 personnalités de tous horizons dans les années 2000, et abandonner un projet crucial d'expansion de son empire au Royaume-Uni, le rachat de la totalité du bouquet satellitaire BskyB.