Le président des États-Unis Barack Obama a rappelé mardi que son prédécesseur Ronald Reagan avait accepté des compromis sur davantage de recettes fiscales, et a appelé ses adversaires républicains à s'inspirer de celui qu'ils «idolâtrent».

Ronald Reagan, républicain ayant dirigé les États-Unis de 1981 à 1989, «avait, à de nombreuses reprises, pris des mesures qui comprenaient davantage de rentrées» d'impôts, a observé M. Obama dans un entretien avec la chaîne de télévision CBS.

Il s'agissait pour le président Reagan, qui cohabitait à l'époque avec un Congrès démocrate comme M. Obama doit aujourd'hui composer avec un pouvoir législatif en partie aux mains des républicains, «de parvenir à des objectifs plus importants», a remarqué le président.

M. Obama, engagé dans des négociations ardues avec les républicains pour éviter un défaut de paiement des États-Unis et s'attaquer à la dette record du pays, souhaite une solution combinant coupes dans les dépenses budgétaires et hausse de la fiscalité pour les plus riches. Les républicains ont jusqu'ici catégoriquement refusé ce dernier volet.

«La question est de savoir: si Reagan pouvait faire des compromis, pourquoi certaines personnes idolâtrant Ronald Reagan ne voudraient-elles pas s'engager dans le même genre de compromis?», s'est interrogé M. Obama.

Au troisième jour consécutif de négociations avec les chefs de file démocrates et républicains du Congrès à la Maison-Blanche, M. Obama s'est dit persuadé que «nous pouvons parvenir» à un accord. «Mais si l'autre (parti) refuse d'évoluer sur quoi que soit, nous allons rester ici tous les jours jusqu'à ce que nous y parvenions», a-t-il dit.

Le président a néanmoins mis en garde contre toute tendance à remettre systématiquement les choses au lendemain. «Il ne faut pas laisser traîner jusqu'à la dernière minute un problème de cette importance, qui affecte l'économie mondiale tout comme l'économie américaine», a-t-il dit, estimant que traîner des pieds comme le fait souvent le Congrès peut être «plutôt dangereux».