Barack Obama a défendu mercredi sa stratégie de réduction du déficit budgétaire face à celle des républicains en plein compte à rebours vers un possible défaut de paiement des États-Unis, lors d'une séance inédite de questions-réponses sur Twitter avec ses concitoyens.

Répondant plus d'une heure durant à des utilisateurs de la plateforme de micro-blogs, un des outils sur lesquels sa campagne électorale de 2012 compte s'appuyer, le président américain a insisté sur la nécessité pour le Congrès de relever le plafond de la dette d'ici au 2 août, date-butoir évoquée par le Trésor.

Ne pas relever ce plafond pourrait «créer une nouvelle spirale vers une deuxième récession, ou pire», a-t-il affirmé, alors que les républicains majoritaires à la Chambre des représentants conditionnent leur vote à l'adoption de sévères coupes budgétaires, mais refusent toute hausse de la fiscalité, affirmant qu'elle détruirait des emplois.

«Une hausse modeste de la fiscalité pour les personnes les plus aisées n'a pas d'effet nocif sur la croissance de l'emploi», a rétorqué M. Obama, en invoquant la période d'expansion économique des années 1990, avant les cadeaux fiscaux consentis aux plus riches par l'administration du républicain George W. Bush.

M. Obama doit retrouver jeudi les dirigeant du Congrès, démocrates et républicains, à la Maison-Blanche pour tenter de progresser vers un accord budgétaire. «La notion selon laquelle les États-Unis se retrouveraient en défaut de paiement sur leur dette est tout simplement irresponsable», a-t-il prévenu.

Selon Twitter, pas moins de 169 395 questions avec le mot clef «AskObama» (demandez à Obama) ont été posées, dont 18.957 concernaient l'emploi, 15 000 le budget, 14 777 les impôts et 8833 l'enseignement.

Le président, s'il n'a répondu qu'à 18 questions, a touché à nombre de sujets, de la lutte contre le terrorisme à l'exploration spatiale en passant par l'immobilier, sans toutefois varier de ses éléments de langage habituels.

Il a toutefois innové en devenant le premier président américain à «live-tweeter». Il a ouvert l'événement en posant lui-même la première question aux 2,25 millions d'abonnés au compte officiel de la Maison Blanche whitehouse: «pour réduire le déficit, quelles dépenses couperiez-vous et quels investissements garderiez-vous?».

Les adversaires républicains de M. Obama ont tenté de le battre à son propre jeu en déclenchant à leur tour sur Twitter un feu roulant de questions sur son bilan économique. Il a relevé le gant, prenant une question du président de la Chambre des représentants, John Boehner: «après une folie de dépenses qui nous a laissés un endettement encore plus profond, où sont les emplois?».

L'économie américaine peine à remonter la pente de la récession de 2007-2009: le taux de chômage officiel dépasse toujours les 9%, un obstacle de taille pour la campagne présidentielle.

M. Obama, dont l'intervention était retransmise par vidéo sur le site de Twitter, a défendu l'idée d'investir pour créer des emplois à l'avenir, et s'est dit persuadé que «le président de la Chambre comprendra» à terme l'importance de tels investissements.

La campagne victorieuse de M. Obama en 2008 s'était distinguée par une utilisation massive des outils de l'internet participatif, que ce soit pour mobiliser les militants au niveau local ou pour rassembler des fonds, un élément décisif dans toute compétition électorale aux Etats-Unis.