Le secrétaire au Trésor des États-Unis Timothy Geithner envisage de démissionner prochainement de son poste, ont affirmé jeudi l'agence d'informations financières Bloomberg et la chaîne de télévision CNBC.

M. Geithner «a signalé à des responsables de la Maison-Blanche qu'il envisageait de quitter le gouvernement quand le président Barack Obama aura trouvé un accord avec le Congrès pour relever le plafond de la dette publique, selon trois personnes au courant de ses projets», a indiqué Bloomberg.

Il a «réfléchi à l'idée de quitter son poste au Trésor» et sa famille déménagera à New York à l'automne, a affirmé CNBC.

M. Geithner, 49 ans, est secrétaire au Trésor depuis la prise de fonctions de M. Obama en janvier 2009. S'il s'en va, le président Obama perdra le dernier poids lourd de son équipe économique d'origine.

Interrogés par l'AFP, des porte-parole de la Maison-Blanche et du Trésor n'avaient pas commenté ces informations en milieu d'après-midi.

M. Geithner plaide depuis de longs mois pour que le Congrès relève le plafond légal imposé à la dette de l'État fédéral, touché depuis la mi-mai. Le Trésor estime que dans les tout premiers jours d'août, il aura épuisé tous les expédients pour se maintenir sous cette limite et que les États-Unis risquent alors de ne plus pouvoir faire face à leurs obligations.

Mercredi, il a écrit deux lettres à des sénateurs pour leur expliquer qu'il n'était pas praticable d'établir des priorités dans les versements de l'État fédéral pour se maintenir longtemps encore sous le plafond des 14 294 milliards de dollars de dette.

Jeudi, il devait participer en fin d'après-midi à une conférence à Chicago de la fondation de l'ancien président Bill Clinton.

Lors d'une conférence vendredi dernier à l'université de Dartmouth dans le New Hampshire dont il est diplômé, la question de son avenir lui avait été posée. Il était resté évasif, affirmant seulement qu'il n'avait aucune ambition électorale.

Avec deux ans et demi à son poste, le secrétaire au Trésor affiche déjà une longévité comparable à celle de son prédécesseur, Henry Paulson.

Ce New-Yorkais qui a étudié l'économie internationale, le chinois et le japonais, a mené une carrière brillante de haut fonctionnaire avec des passages au Trésor, à l'ambassade des États unis à Tokyo, au Fonds monétaire international (FMI), puis à la Banque de Réserve fédérale de New York dont il fut le président de novembre 2003 à janvier 2009.

Ce passage à la banque centrale à l'époque du sauvetage controversé de l'assureur AIG a fait de lui la cible d'attaques de parlementaires lui reprochant une trop grande proximité avec Wall Street. Il a constamment répliqué qu'il aurait été catastrophique de laisser AIG faire faillite, et que l'État allait récupérer sa mise.