Le président Barack Obama a promis mercredi de parvenir à un accord avec les républicains du Congrès sur le relèvement du plafond de la dette et de faire fonctionner les États-Unis selon leurs moyens budgétaires.

«Le vice-président (Joe Biden) et moi-même continuerons ces négociations avec les dirigeants des deux partis au Congrès aussi longtemps que nécessaire. Nous parviendrons à un accord qui requerra de notre gouvernement qu'il vive selon ses moyens», a affirmé M. Obama lors d'une conférence de presse.

La présidence et le Congrès sont engagés dans de difficiles négociations pour éviter un défaut de paiement de la dette américaine avant début août. Le Congrès doit relever la limite légale de l'endettement du pays, qui ne cesse d'enfler.

Mais les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants et disposent d'une minorité de blocage au Sénat, refusent d'envisager un tel vote sans coupes drastiques, afin de réduire le déficit budgétaire abyssal et la dette publique sans précédent de l'État fédéral.

M. Obama concède que des coupes sont nécessaires mais refuse de s'en prendre aux grands programmes sociaux et souhaite que les États-Unis continuent à investir dans des secteurs cruciaux à ses yeux, comme l'enseignement, la recherche et les infrastructures.

Il souhaite aussi augmenter la pression fiscale sur les Américains les plus aisés, une éventualité catégoriquement rejetée par les républicains.

M. Obama s'est pour la première fois impliqué directement lundi dans les négociations avec les parlementaires pour tenter de les faire progresser.

Ces pourparlers, parrainés depuis le 5 mai par le vice-président Joe Biden, ont enregistré un grave revers jeudi dernier quand le chef de la majorité républicaine à la Chambre, Eric Cantor, en a claqué la porte. Il a justifié ce départ par le refus de la Maison Blanche de renoncer à des augmentations d'impôts pour les plus riches.

La dette brute de l'État fédéral, de quelque 14 300 milliards de dollars, a atteint à la mi-mai le plafond autorisé par le Congrès. Le Trésor a prévenu que le pays ne serait plus en mesure de faire face à ses remboursements d'emprunts si le Congrès n'a toujours pas voté le relèvement du plafond d'ici au 2 août.

Les instances internationales observent avec inquiétude ces négociations, au moment où la crise de la dette grecque ébranle déjà la confiance et alors que l'économie américaine peine à remonter la pente de la récession de 2007-2009.

Dans un rapport, le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté mercredi Washington à conserver sa «crédibilité budgétaire» face au risque que représenterait pour le système financier mondial un abaissement de sa note de dette par les agences de notation.

L'agence de notation Moody's a prévenu le Congrès qu'elle envisagerait d'abaisser la note de solvabilité des États-Unis si les élus et le gouvernement ne parvenaient pas rapidement à un accord.