Michele Bachmann, qui arbore les couleurs ultraconservatrices du «Tea party», se lance dimanche dans la course aux primaires républicaines, avec une tournée dans trois États incontournables pour emporter l'investiture à la présidentielle américaine de novembre 2012.

La représentante du Minnesota (nord), 55 ans, retourne aux sources pour lancer sa campagne dans sa ville natale de Waterloo (Iowa), avant de se rendre au New Hampshire (nord-est) et en Caroline du Nord (sud-est).

Après une entrée remarquée dans la course à la Maison Blanche le 13 juin, lors d'un débat dans le New Hampshire où elle a annoncé sa candidature devant des millions de téléspectateurs, Mme Bachmann va tenter de séduire les électeurs républicains dans les trois États qu'elle visitera en trois jours.

Sa rivale Sarah Palin, considérée comme la «superstar» du mouvement ultraconservateur du «Tea party», n'a pas encore annoncé ses intentions à ce jour sur une éventuelle candidature. En son absence, Mme Bachmann entend donc occuper le terrain.

Comme ses concurrents masculins pour l'investiture républicaine, Mitt Romney, Tim Pawlenty, Ron Paul, Herman Cain, Newt Gingrich, Rick Santorum ou encore Jon Huntsman, Mme Bachmann souhaite faire campagne contre le bilan du président Barack Obama.

«Le président Obama n'aura qu'un mandat», a-t-elle déjà lancé publiquement à plusieurs reprises.

À l'instar de Sarah Palin, Mme Bachmann a été longtemps critiquée pour ses bourdes. Elle a un jour affirmé que les premières escarmouches de la guerre d'indépendance américaine avaient eu lieu dans le New Hampshire et non le Massachusetts. Mais ses sorties publiques récentes n'ont rien révélé de tel.

Mme Bachmann, seule femme à ce jour à avoir déclaré sa candidature à l'investiture républicaine, a également été servie par son image télégénique, même si l'élue reste encore peu connue des Américains.

Présidente et fondatrice du groupe du «Tea party» à la Chambre des représentants elle s'en tient aux credo classiques de la droite américaine.

Elle souhaite faire abroger la réforme de la couverture santé du président Barack Obama, diminuer les impôts des entreprises. Mère de cinq enfants, elle est farouchement opposée à l'avortement.

Si elle est très populaire parmi les sympathisants du «Tea party», elle pourrait avoir du mal à s'imposer chez les électeurs indépendants ou républicains centristes.

Mme Bachmann s'était déjà fait remarquer et avait subi les critiques de son propre camp en janvier, lorsqu'elle avait diffusé un discours de réponse au discours du président Obama sur l'état de l'Union, parallèlement à la réponse officielle du parti républicain.

Selon l'analyste politique et statisticien Nate Silver, Mme Bachmann ne rassemble en juin que 7% des intentions de vote, assez loin derrière le favori actuel Mitt Romney (26%). Et Sarah Palin, sans déclaration officielle de candidature, est à 12%.

Mais le score de Mme Bachmann représente une «légère amélioration», selon Nate Silver par rapport à sa position il y a deux mois (4%). Sur son blogue FiveThirtyEight, M. Silver explique qu'un des sondages conduits après le débat place Mme Bachmann à 19%, bien que celui-ci ne comprenne pas Mme Palin.

Rappelant les cas du républicain Barry Goldwater et du démocrate George McGovern, Nate Silver note que des candidats «extrêmes» ont déjà obtenu l'investiture de leur parti par le passé, ce qui laisse une chance raisonnable, selon lui, à Mme Bachmann de battre les candidats plus conventionnels.