Jon Huntsman, ancien ambassadeur américain en Chine nommé par Barack Obama en 2009, a annoncé mardi sa candidature à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de l'an prochain, se disant prêt à enrayer tout déclin de la puissance américaine.

«Nous n'allons pas seulement choisir de nouveaux dirigeants. Nous allons choisir si nous ferons l'histoire d'hier ou celle de demain», a expliqué M. Huntsman lors d'un discours prononcé au bord de la baie de New York, face à la Statue de la Liberté, à l'endroit même où l'ancien président Ronald Reagan avait lui aussi lancé sa campagne présidentielle.

Jon Huntsman, 51 ans, a gouverné l'Utah, État conservateur de l'ouest des États-Unis de 2005 à 2009. En 2008, les électeurs l'avaient reconduit pour un second mandat avec 78% des suffrages.

Il avait ensuite été nommé ambassadeur à Pékin par le président démocrate Barack Obama, poste qu'il a occupé jusqu'au printemps de cette année.

Ses positions modérées tranchent avec le reste des candidats de son parti, mais il n'en n'a pas moins attaqué avec virulence la politique de l'actuel président des États-Unis. «Pour la première fois dans notre histoire, nous sommes sur le point de transmettre à la prochaine génération un pays qui est moins puissant, moins compétitif et moins confiant», a-t-il déclaré.

«C'est totalement inacceptable et non américain», a-t-il ajouté, soulignant que le chômage actuel était une plaie pour les États-Unis, un pays «où chaque famille sait que rien n'est plus important qu'un emploi».

L'ancien gouverneur a exprimé son «respect» pour Barack Obama ainsi que pour les autres candidats à l'investiture républicaine, soulignant que les électeurs allaient décider «qui sera le meilleur président, et non qui est le meilleur Américain».

Mais il a fustigé la gestion de l'économie en récession. «Nous avons besoin de plus que de l'espoir», a-t-il dit, en référence au slogan martelé par Barack Obama en 2008.

Le candidat s'est dépeint comme l'homme «capable de prendre les décisions difficiles qui sont nécessaires pour éviter le désastre». Il a notamment souligné que la dette publique géante risquait d'étouffer l'économie et d'affecter la suprématie mondiale des États-Unis.

Dans un courriel à ses partisans, Jon Huntsman souligne que ses 20 mois passés en Chine l'ont persuadé que la puissance américaine restait une donnée fondamentale.

L'ancien diplomate, qui a fait partie de l'équipe de Ronald Reagan, est considéré par ceux qui le soutiennent comme l'homme le mieux placé pour obtenir de la Chine qu'elle abandonne des pratiques commerciales qui empêchent l'économie américaine de rebondir.

Par ailleurs, M. Huntsman, qui parle couramment le mandarin et dont un des sept enfants est une petite Chinoise adoptée, Gracie Mei, est bien vu en Chine.

Mais au sein de l'électorat républicain, il ne jouit pas de la notoriété d'autres candidats déclarés ou non, tels Mitt Romney ou l'ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin.

Un des principaux défis que M. Huntsman va devoir affronter est celui de se démarquer de Barack Obama, candidat à sa succession en 2012. Ses adversaires républicains lui reprochent en effet d'avoir travaillé pour l'administration du président démocrate.

M. Huntsman a en outre apporté son soutien au plan de relance de l'économie du président. Autres positions difficilement tenables face à la base conservatrice: Jon Huntsman s'est prononcé en faveur des unions civiles pour les couples homosexuels et il soutient la mise en place d'une «bourse des droits de polluer».