Le président américain Barack Obama avait prévu de parler emploi lundi dans le sud-est des États-Unis, au moment où le taux de chômage obstinément élevé jette une ombre sur le début de sa campagne de réélection en 2012.

Dans l'État de Caroline du Nord, le président devait retrouver son «Conseil pour l'emploi et la compétitivité», des dirigeants d'entreprises chargés de proposer des idées afin de relancer un marché du travail toujours convalescent.

Le taux de chômage officiel en mai s'est établi à 9,1% aux États-Unis, un mauvais chiffre que les adversaires républicains de M. Obama, que ce soient les élus du Congrès, ou, de plus en plus, les candidats à l'investiture du parti pour 2012, ne se privent pas d'exploiter.

Le candidat républicain qui semble jusqu'ici le mieux placé, Mitt Romney, a diffusé lundi une vidéo de campagne qui reprend, pour la dénoncer, une phrase d'un discours du président Obama prononcé récemment dans l'Ohio (nord): «il y aura toujours des obstacles sur le chemin de la reprise».

«L'économie américaine peut reprendre le dessus, mais la vérité est que nous avons toujours un problème d'emploi qui requiert une réaction agressive», ont écrit les dirigeants du Conseil pour l'emploi, le PDG de General Electric Jeffrey Immelt et celui d'American Express Ken Chennault, dans le Wall Street Journal de lundi.

«Les décisions économiques que nous prenons maintenant détermineront les créations d'emploi et la compétitivité des États-Unis dans les années à venir. Le gouvernement, les entreprises et le monde du travail doivent oeuvrer de concert à y parvenir», selon eux.

Avant sa rencontre avec les chefs d'entreprise à Durham, M. Obama doit visiter une usine fabriquant des ampoules DEL. Il doit ensuite prononcer un discours face aux employés de cette usine.

M. Obama avait remporté en 2008 la Caroline du Nord, un État qui reste crucial sur la carte électorale dans la perspective d'un second mandat de quatre ans.

Dans l'après-midi, le président américain devait se rendre à Miami pour solliciter des donateurs du parti démocrate. Pas moins de trois événements de collecte de fonds sont prévus dans la grande ville de Floride (sud-est), afin de remplir les coffres de la campagne.

Mardi, M. Obama doit aller encore plus au sud en devenant le premier président américain en 50 ans à se rendre en visite politique sur l'île de Porto Rico, un territoire sous souveraineté américaine, mais qui n'a pas le statut d'État et dont les habitants ne peuvent pas voter aux élections nationales américaines.

La diaspora portoricaine prend néanmoins une importance croissante aux États-Unis.

Des analystes politiques affirment que l'économie sera la clé d'un éventuel second mandat de M. Obama. Or, outre les chiffres maussades de l'emploi, de récents indicateurs économiques ont montré un ralentissement de l'activité et un état toujours préoccupant de l'immobilier, qui avait été à l'origine de la récession de 2007-2009.