Quatre personnes aux États-Unis auraient été contaminées par la bactérie E. coli entérohémorragique (Eceh) qui sévit présentement en Europe, ont indiqué vendredi les autorités sanitaires américaines.

Elles ont toutes séjourné dans le nord de l'Allemagne en mai. Malgré le fait qu'elles n'aient pas résidé au même hôtel ou mangé dans les mêmes restaurants, les autorités croient qu'elles ont été infectées dans ce pays.

Trois d'entre elles, deux femmes et un homme, ont été hospitalisés pour insuffisance rénale, une complication liée à l'Eceh qui est devenue sa marque de commerce durant la présente épidémie en sol européen. L'une d'entre elles est tombée malade alors qu'elle se trouvait dans un avion à destination des États-Unis.

Deux autres cas signalés parmi le personnel diplomatique américain en Allemagne sont présentement examinés, a révélé le Dr Chris Braden des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis.

L'origine de la contamination n'a pas été identifiée mais des soupçons pèsent sur les tomates, la laitue et les concombres. Plus de 1800 personnes ont été infectées en Europe, la grande majorité en Allemagne.

Durant une téléconférence vendredi, un représentant de la Food and Drug Administration (FDA) américaine a déclaré que les aliments aux États-Unis ne présentaient aucun danger. Le gouvernement a décidé de tester certains produits provenant de l'Allemagne et de l'Espagne, mais les Américains importent très peu de nourriture de ces deux pays ou du reste de l'Europe.

Les États-Unis ont l'un des marchés alimentaires les plus sécuritaires au monde, a assuré Don Kraemer, directeur adjoint du Center for Food Safety and Applied Nutrition de la FDA.

Très peu de détails ont été divulgués à propos des quatre personnes contaminées aux États-Unis. Les autorités n'ont pas précisé si elles étaient citoyennes américaines ou étrangères. Le commissaire à la santé de Milwaukee, Bevan Baker, a toutefois indiqué que l'un des patients, un adulte ayant voyagé en Allemagne, se trouvait dans un hôpital de la région.

Les autorités sanitaires américaines hésitent à parler publiquement des cas d'infection parce qu'elles souhaitent protéger la vie privée des malades. «Nous ne voulons pas semer la panique ni que les gens se sentent stigmatisés parce qu'ils reviennent tout juste d'Allemagne», a expliqué le Dr Robert Tauxe, un spécialiste des maladies d'origine alimentaire pour les CDC.

Le Dr Tauxe a ajouté que les risques que les quatre contaminés provoquent une épidémie aux États-Unis étaient très faibles. «Nous ne croyons pas que la bactérie se propage d'une personne à une autre rapidement. Elle ne se répandra pas au sein de la population comme le ferait un rhume», a-t-il conclu.

Les CDC ont envoyé une note aux médecins américains vendredi afin qu'ils soient prêts si un cas se présentait à eux.