Courra, courra pas? Donald Trump a mis fin au suspense qu'il avait lui-même orchestré en déclarant, hier, qu'il n'allait pas se présenter comme aspirant à la candidature du Parti républicain.

«J'ai passé les derniers mois à faire une campagne non officielle, et je reconnais que briguer un poste public ne peut être fait à moitié, a affirmé le milliardaire le plus médiatisé d'Amérique. Au bout du compte, par contre, ma passion, c'est les affaires, et je ne suis pas prêt à quitter le secteur privé.»

L'idée d'une candidature de Trump avait soulevé les passions chez une partie de l'électorat républicain. Or, les plus récents sondages montraient que la star de téléréalité avait perdu de l'altitude.

Selon un sondage dévoilé hier par Politico et l'Université George Washington, 71% des Américains ne croient pas aux chances de Trump de devenir président.

Trump a des positions extrêmement variées sur les grands enjeux politiques et sociaux aux États-Unis. Or, il avait réussi à reléguer les débats d'idées à l'arrière-plan, en attaquant le président Obama sur la question du lieu de sa naissance, un thème cher à une partie de la droite américaine.

L'inquisition menée par Trump a culminé, le 27 avril, par la diffusion de l'acte de naissance complet de Barack Obama. Le président avait dit rendre public le document afin de faire taire les «crieurs de foire» (carnival barkers) qui détournaient l'attention des vrais problèmes, selon lui.

La majorité des républicains pressentis pour entrer dans la course à l'investiture du parti ont choisi de ne pas aborder la question de la nationalité d'Obama, ou ont simplement dit croire qu'il était né aux États-Unis.

Hier, les réactions à la décision de Trump ont été diverses, mais la plupart des commentateurs ont semblé peu surpris par l'annonce du milliardaire.

«Une des raisons qui faisaient briller son étoile chez les partisans républicains était le fait qu'il agissait comme s'il avait déjà gagné, a noté Peter Grier, du Christian Science Monitor. Il était le patron, et il avait toutes les solutions. Il a eu sa lune de miel, mais les électeurs se sont lassés.»