Les républicains doivent se choisir un champion pour porter leurs couleurs à la présidentielle américaine de 2012 face à Barack Obama, un président sortant difficile à battre, mais à 18 mois de l'élection les premiers candidats commencent à peine à se déclarer.

Il y a quatre ans à la même époque, le débat pour l'investiture républicaine de l'après-Bush faisait déjà rage. Le candidat qui devait être choisi pour l'élection de novembre 2008, John McCain, s'était déclaré dès février 2007, de même que l'homme d'affaires Mitt Romney et l'ex-maire de New York Rudolph Giuliani.

L'absence d'empressement cette année s'explique en partie par un manque d'enthousiasme criant dans les sondages.

Selon l'analyste politique Nat Silver, qui regroupe de nombreux sondages sur son blogue FiveThirtyEight.com, Mitt Romney arrive en tête du groupe des prétendants potentiels républicains, avec 17,5% en moyenne d'opinions favorables. Mike Huckabee le suit avec 16,8%, puis Sarah Palin (11,8%), Newt Gingrich (10,2%) et Ron Paul (5,9%).

M. Silver souligne qu'aucun candidat ne dépasse les 20% et que MM. Romney et Huckabee, déjà candidats en 2008, sont en dessous du niveau de popularité qu'ils avaient atteint à la fin de cette campagne.

En revanche, M. Obama, candidat à un deuxième mandat, a fait un bond de plusieurs points dans les sondages après la mort d'Oussama ben Laden.

Cette semaine, les déclarations de candidature de Newt Gingrich et de Ron Paul ont commencé à jeter les bases du débat dans le camp conservateur.

M. Gingrich, figure des années 1990, ancien président de la Chambre des représentants, a annoncé sa candidature mercredi sur Twitter et Facebook.

Mais il souffre d'une réputation controversée liée à ses changements de positions et à sa vie personnelle, qui a attiré l'attention de la presse à sensations.

Ron Paul, représentant du Texas, qui s'est déclaré vendredi sur la chaîne ABC, a déjà été candidat en 2008 et en 1988. Libertarien, il prône notamment un retrait de l'État des affaires publiques ou le retrait d'Afghanistan.

Parallèlement, l'ex-gouverneur du Massachusetts Mitt Romney est de retour cette année. S'il ne s'est pas encore déclaré, il a prononcé jeudi soir un grand discours pour défendre la réforme de la couverture santé mise en place lorsqu'il était gouverneur. Cette réforme sociale ressemble fort à celle du président Obama, un talon d'achille pour un candidat conservateur.

L'ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee devrait annoncer sa décision aujourd'hui.

Mais les autres candidats républicains potentiels sont restés discrets.

La figure de proue du mouvement ultra-conservateur du «tea party», Sarah Palin, candidate à la vice-présidence en 2008, n'a toujours pas annoncé ses intentions.

Le milliardaire Donald Trump, l'ancien gouverneur du Minnesota Tim Pawlenty, l'ancien gouverneur de Pennsylvanie Rick Santorum, l'homme d'affaires noir Herman Cain, la représentante Michele Bachmann ou encore l'actuel gouverneur de l'Indiana, Mitch Daniels, réfléchissent et font l'objet de spéculations dans les médias américains.

Jon Huntsman, ambassadeur en Chine, a quitté ses fonctions en janvier en vue d'une éventuelle candidature.

Certains d'entre eux ont lancé des «comités exploratoires» mais n'ont pas encore franchi le pas.

Gary Johnson, l'ancien gouverneur du Nouveau-Mexique est candidat depuis avril, mais les sondages le classent en queue de peloton.

D'autres enfin ont déjà dit qu'ils ne se présenteraient pas, comme le sénateur John Thune ou le très populaire gouverneur du New Jersey, Chris Christie.