L'ancien vice-président américain Dick Cheney a plaidé dimanche pour un retour aux techniques d'interrogatoires musclés mises en place par l'administration Bush auprès des suspects de terrorisme, après l'élimination de Ben Laden au Pakistan par un commando américain.

Interrogé sur la chaîne Fox News, l'homme fort de l'ancienne administration a rappelé que plusieurs responsables du gouvernement Bush avaient assuré que «certains des premiers indices» (qui ont finalement conduit jusqu'à la cache du chef d'Al-Qaïda) provenaient des renseignements tirés notamment de suspects soumis à la simulation de noyade, considérée comme une technique de torture.

«Ils ont tous dit d'une manière ou d'une autre que le programme d'interrogatoires musclés avait joué un rôle», a-t-il déclaré. «Mon sentiment est que cela y a probablement contribué, de même que d'autres facteurs», a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'opportunité de remettre en place ce programme interdit par Barack Obama au lendemain de son entrée à la Maison Blanche, si les États-Unis venaient à capturer un suspect-clé de terrorisme, il a répondu: «Oui, je plaiderai pour qu'il soit remis en place».

Dick Cheney a ainsi pris la suite de nombre d'anciens responsables de l'administration Bush qui n'hésitent pas depuis une semaine à réclamer qu'on attribue le crédit de la mort de Ben Laden à cette administration.

Pour lui, la simulation de noyade n'est pas une technique de torture. «Dire que c'est de la torture est faux», a-t-il affirmé, précisant que la simulation de noyade et d'autres méthodes coercitives «sont utilisées au sein même de nos troupes depuis des années».

Lundi, au lendemain de l'annonce de la mort du chef d'Al-Qaïda, M. Cheney avait rendu hommage au président démocrate, estimant que son administration «mérite tout à fait d'être reconnue pour le succès de cette opération».