Les autorités paraient au plus pressé samedi et les habitants tentaient de récupérer leurs biens dispersés aux quatre vents par les tornades qui ont frappé le sud des États-Unis, les plus meurtrières en près d'un siècle avec au moins 345 morts.

Huit personnes sont également portées disparues et 1730 autres ont été hospitalisées ou blessées. Des centaines de milliers de foyers étaient encore privés d'électricité.

Samedi, quelque 2000 réservistes de la Garde nationale étaient déployés dans l'Alabama, l'État le plus touché avec 249 morts - selon un dernier bilan légèrement revu à la baisse -, pour participer au nettoyage mais aussi assurer la sécurité.

La Croix-Rouge a pour sa part ouvert 12 abris temporaires dans l'Alabama, où la ville de Tuscaloosa, 90 000 habitants, a été particulièrement touchée avec des quartiers entiers rayés de la carte.

Sur place, chacun aide comme il peut. «Je suis doué pour le barbecue, alors je suis là et je fais de mon mieux», explique Tim Clements, un bénévole d'un groupe d'Églises locales, en train de griller des steaks pour les sans-abri.

Une habitante de l'Alabama a créé une page Facebook pour aider les victimes à retrouver leurs effets personnels emportés par le vent. Quelques heures après sa création, elle comptait déjà plus de 600 photos d'objets  - des photographies personnelles pour la plupart, mais aussi des chèques, ou un uniforme de scout - aspirés par les tornades et disséminés sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres.

«Nous en avons encore pour des semaines de travail. C'est tout simplement une montagne de tout et n'importe quoi, il y a des débris partout», raconte Charlie Heins, qui manoeuvre une pelleteuse pour dégager les décombres à Tuscaloosa.

Même des casernes de pompiers et des services d'urgence ne sont plus que ruines. «La coordination a été très difficile, car énormément de gens ont été affectés, y compris ceux dont on a besoin», souligne soeur Carol Ann Gray, qui travaille pour les services sociaux de l'Église catholique locale.

Le président américain Barack Obama, qui s'est rendu à Tuscaloosa vendredi avec son épouse, a dit qu'il n'avait «jamais vu une telle dévastation».

Les tornades de ces derniers jours sont les pires aux États-Unis depuis la tornade géante de 1925 qui avait fait 747 morts en mars 1925. Elles pourraient coûter entre 2 à 5 milliards de dollars aux assurances, selon une première estimation.

En plus du matériel d'urgence, dont des véhicules, des repas tout prêts, des produits sanguins, la Croix-Rouge indiquait sur son site avoir déployé des médecins et des infirmières pour aider la population à surmonter le traumatisme psychologique. M. Obama a promis de son côté que son administration ne laisserait pas tomber les habitants.

Il a décrété vendredi l'État de «catastrophe majeure» en Géorgie et au Mississippi, après l'avoir fait pour l'Alabama jeudi, permettant ainsi de débloquer des fonds fédéraux.

L'Agence fédérale des situations d'urgence (Fema) a d'ores et déjà annoncé que le gouvernement prendrait en charge réparations, loyers, soins médicaux, enterrements, remise en état des infrastructures publiques, et accorderait des aides aux entreprises et aux agriculteurs.

Plusieurs ministres, dont la secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, doivent se rendre dimanche dans les zones touchées.

Le Washington Post soulignait samedi qu'il s'agissait du premier test de l'administration Obama en matière de réponse à une catastrophe naturelle, et que la comparaison avec les ratés de l'administration Bush après le passage de l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans en 2005 serait inévitable.