Barack Obama n'aurait pu choisir un auditoire plus amical. Au deuxième jour d'une tournée américaine de promotion de son plan d'austérité, il a participé à une réunion publique retransmise sur internet à partir du siège de Facebook, le réseau social par lequel il s'est fait 19 millions d'«amis» depuis son arrivée à la Maison-Blanche.

«Mon nom est Barack Obama, et je suis le gars qui a fait porter à Mark (Zuckerberg) un veston et une cravate», a blagué le président en prenant place sur un tabouret aux côtés du PDG de la firme de Palo Alto, en Californie.

«C'est la deuxième fois», a répliqué Zuckerberg, qui tenu le rôle d'animateur pendant les 75 minutes de la séance de questions-réponses.

Les deux hommes ont vite laissé tomber leurs vestons.

Ce n'était évidemment pas la première fois que Barack Obama mettait à profit l'internet pour propager un message. Sa campagne présidentielle de 2007-2008 a été marquée par son utilisation novatrice de réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, auxquels il a de nouveau fait appel il y a deux semaines pour annoncer sa candidature en 2012.

Réduction de la dette

Mais le discours du président n'a guère dévié de celui qu'il tient depuis une semaine pour défendre sa stratégie de réduction de la dette américaine et critiquer celle de l'opposition républicaine.

«Je pense qu'il est juste de dire que leur vision est radicale. Je n'y vois rien de particulièrement courageux», a-t-il déclaré en faisant référence au projet d'austérité des républicains, qui prévoit des coupes draconiennes (5800 milliards sur 10 ans), des réductions d'impôts et une refonte des programmes d'assurance santé Medicare et Medicaid.

«Rien n'est plus facile que de régler un problème sur le dos des gens qui sont pauvres, qui sont sans pouvoir, qui n'ont pas de lobbyistes, ou qui n'ont pas d'influence», a ajouté le président.

Barack Obama a vanté son propre plan d'austérité, dont l'objectif est de réduire le déficit de 4000 milliards de dollars sur 12 ans en misant notamment sur deux solutions ignorées par les républicains: une hausse des impôts des contribuables gagnant 250 000$ et plus par année et une réduction des dépenses militaires.

Le président n'a cependant pas fait allusion dans ses réponses à la décision de Standard&Poor's d'abaisser la perspective de la dette américaine de «stable» à «négative». Il n'a pas non plus évoqué les sondages publiés hier indiquant que de fortes majorités d'Américains sont opposés à des coupes dans les principaux programmes sociaux de l'État-providence américain, dont Medicare et Medicaid.

Même s'il promet d'utiliser un «scalpel» plutôt qu'une «machette», Barack Obama prévoit lui aussi de réduire les dépenses consacrées aux programmes d'assurance santé des personnes âgées ou défavorisées.

En fait, s'il faut se fier à un sondage Washington Post-ABC News, une seule proposition budgétaire démocrate ou républicaine emporte l'assentiment d'une majorité des Américains: il s'agit de la hausse des impôts des plus riches proposée par le président démocrate et dénoncée par les élus républicains du Congrès.

Barack Obama a de nouveau plaidé en faveur de cette mesure hier, précisait que des gens comme lui et Mark Zuckerberg, jeune milliardaire de 26 ans, pouvaient payer «un peu plus d'impôts». «Cela ne me dérange pas», a glissé Zuckerberg.

Le président poursuivra demain au Nevada sa tournée américaine.